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Micheline Calmy-Rey quitte le Conseil fédéral

Micheline Calmy-Rey annonce son départ
Micheline Calmy-Rey annonce son départ / L'actu en vidéo / 1 min. / le 7 septembre 2011
Micheline Calmy-Rey s'en ira à la fin de l'année. La conseillère fédérale ne se présentera pas pour une réélection au Conseil fédéral en décembre. La présidente de la Confédération l'a annoncé lors d'une conférence de presse en début d'après-midi.

Micheline Calmy-Rey a annoncé son départ lors d'une conférence de presse à 13h30 mercredi. Elle a confirmé qu'elle ne se représenterait pas le 14 décembre. Elle a expliqué qu'elle avait informé ses collègues du gouvernement ce matin et qu'elle partait "en accord avec son parti."

Evoquant les difficultés qu'elle a rencontrées en souhaitant déployer une politique extérieure active, elle a affirmé qu'il "n'existait pas de consensus national" sur ce que devrait être la politique extérieure du pays. La socialiste a regretté de devoir partir sans avoir pu mener à bien le nouveau cycle de négociations bilatérales avec l'Union européenne. "Mais une autre vie commence."

Les réactions ne se sont pas fait attendre, les partis évoquant son engagement, mais tirant tout de même souvent un bilan mitigé de ses neuf années au Conseil fédéral. Lire Micheline Calmy-Rey

Un départ attendu

Son engagement est allé en particulier aux relations avec l'UE, au développement de la politique étrangère helvétique au-delà de l'Europe, ainsi qu'à la position de la Suisse en tant que pays médiateur actif dans la politique de la paix et de développement. A lire: Micheline Calmy-Rey

Micheline Camly-Rey a été critiquée pour n'avoir pas réagi. [Lukas Lehmann]
Micheline Camly-Rey a été critiquée pour n'avoir pas réagi. [Lukas Lehmann]

Son départ, à l'âge de 66 ans, était attendu, avec en toile de fond, la stratégie du PS en vue des élections fédérales et du renouvellement du gouvernement. Certains sont allés jusqu'à voir des signes prémonitoires dans sa présence à l'émission satirique de la radio suisse romande "la Soupe" ou dans sa nouvelle coupe de cheveux.

En quittant le Conseil fédéral après neuf ans, Micheline Calmy-Rey aura accompli un mandat d'une durée à peine inférieure à la moyenne. La durée moyenne d'un mandat s'établit actuellement à 11 ans et 2,5 mois. A 66 ans, elle fait partie du club des ministres ayant continué de travailler après l'âge de la retraite.

Les deux derniers ministres démissionnaires se sont distingués par des durées de mandat plutôt distantes de la moyenne. Moritz Leuenberger a siégé quinze ans et Hans-Rudolf Merz uniquement six ans et dix mois.

Gouvernement renouvelé en 5 ans

En un peu plus de cinq ans, le Conseil fédéral aura été entièrement renouvelé. Lorsque Micheline Calmy-Rey quittera le gouvernement, Doris Leuthard deviendra la doyenne de fonction. Elle n'est ministre que depuis 2006.

Eveline Widmer-Schlumpf siège au gouvernement depuis janvier 2008 et Ueli Maurer depuis janvier 2009. Didier Burkhalter y a fait son entrée en novembre de la même année. Quant à Simonetta Sommaruga et à Johann Schneider-Ammann, ils affichent à peine un an au compteur.

Cette situation pourrait encore s'amplifier en décembre si certains ministres n'étaient pas réélus. Elle est due au bal incessant des départs, voulus ou non, de ces dernières années. Joseph Deiss est parti en 2006, Christoph Blocher n'a pas été réélu en 2007, Samuel Schmid a démissionné en 2008 suivi par Pascal Couchepin l'année d'après. Moritz Leuenberger et Hans-Rudolf Merz ont jeté l'éponge tous deux en 2010. A lire: Conseil fédéral

Le dossier européen pour son successeur

La personne qui reprendra les rênes du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) des mains de Micheline Calmy-Rey n'aura pas la tâche facile: elle devra sortir le dossier européen de l'impasse dans laquelle il se trouve actuellement. Principale pierre d'achoppement: les questions institutionnelles.

Calmy rey2 7 9 11 key [KEYSTONE - Steffen Schmidt]
Calmy rey2 7 9 11 key [KEYSTONE - Steffen Schmidt]

Plusieurs négociations d'accords bilatéraux restent sur le balan. Ce blocage concerne notamment l'électricité et l'agriculture. Techniquement, les discussions ont fortement avancé, mais les questions politiques sont loin d'être réglées.

Union européenne mise à part, la conduite de la diplomatie suisse ne devrait pas être semée de trop d'embûches. Le nouveau ou la nouvelle ministre devra d'abord se faire connaître sur la scène internationale. Au niveau interne, il héritera d'une structure organisationnelle que Micheline Calmy-Rey a fortement centralisée.

Autre dossier du DFAE, la nouvelle loi qui doit servir de base au blocage de fonds de potentats étrangers, une compétence que le Conseil fédéral s'est jusqu'ici arrogé en invoquant le droit de nécessité. La loi réglant la restitution des avoirs aux Etats aux structures judiciaires défaillantes a déjà été adoptée. Haïti devrait être le premier pays à en profiter.

ats/rber

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