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La carrière de Micheline Calmy-Rey au sein du CF

Mosaique Micheline Calmy-Rey
Les différents visages de Micheline Calmy-Rey au fil des ans.
Micheline Calmy-Rey, 66 ans, a décidé de ne pas se présenter pas pour une réélection au Conseil fédéral. Femme d'action intransigeante, la socialiste genevoise n'a toutefois pas manqué de froisser durant neuf ans au Département des affaires étrangères et deux présidences.

Sa deuxième présidence de la Confédération, qui s'achèvera avec son départ du Conseil fédéral, a permis à la socialiste de redorer son blason.

Doyenne de fonction du gouvernement, elle a réussi à piloter savamment un collège qu'on dit désormais davantage uni. Et à faire passer la réforme des départements.

Son image était auparavant au plus mal. Son élection, en décembre, à la présidence a été marquée par un score historiquement bas. La socialiste avait alors payé la facture de sa gestion de l'affaire libyenne.

Micheline Calmy-Rey était rentrée de Tripoli avec Max Göldi, le dernier otage suisse retenu par le régime de Kadhafi. [KEYSTONE - STEFFEN SCHMIDT]
Micheline Calmy-Rey était rentrée de Tripoli avec Max Göldi, le dernier otage suisse retenu par le régime de Kadhafi. [KEYSTONE - STEFFEN SCHMIDT]

Micheline Calmy-Rey peut certes s'enorgueillir d'être rentrée de Tripoli avec le dernier otage et d'avoir obtenu l'aide d'autres pays. Mais les critiques ont fusé: la ministre des affaires étrangères n'a pas tenu ses collègues au courant des plans d'exfiltration et a outrepassé ses compétences.

La conseillère fédérale n'a pas seulement affronté l'ire des parlementaires, notamment de droite, mais aussi des sondages en baisse.

Finie la popularité qui prévalait quelques années auparavant. Pour l'entretenir, la Genevoise n'avait pas hésité, lors de sa première présidence en 2007, à aller pousser la chansonnette, entonnant "Les trois cloches" chez Alain Morisod.

Diplomatie publique et neutralité active

Micheline Calmy-Rey s'est faite remarquer dès son arrivée en 2003 au Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). Elle a alors annoncé vouloir pratiquer une "diplomatie publique", un concept remplacé ensuite par la "neutralité active".

Mars 2008, la cheffe du DFAE suscite la polémique en acceptant de porter le voile durant une visite en Iran, où elle rencontre le président Mahmoud Ahmadinejad.
Mars 2008, la cheffe du DFAE suscite la polémique en acceptant de porter le voile durant une visite en Iran, où elle rencontre le président Mahmoud Ahmadinejad.

Ses premières initiatives ont fait chou blanc, comme celle d'établir une liste des victimes civiles de la guerre en Irak. La cheffe de la diplomatie helvétique s'est alors engagée dans une politique plus conventionnelle.

Elle n'a pas dédaigné pour autant les coups médiatiques comme lorsqu'elle a passé la ligne de démarcation entre les deux Corées en chaussures rouges à croix blanche.

Et elle a réussi à se tisser un réseau au niveau international. Son soutien à l'initiative de Genève pour le règlement du conflit israélo-palestinien a paru un peu incongru.

Mais la Genevoise a mis les bouchées doubles pour faire accepter le nouvel emblème du mouvement de la Croix-Rouge ou pour aider à la normalisation des relations entre la Turquie et l'Arménie.

Micheline Calmy-Rey s'est aussi distinguée en plaidant pour une "indépendance formelle" du Kosovo et une candidature suisse au Conseil de sécurité des Nations Unies.

Réalisme helvétique

Son activité sur plusieurs fronts lui a valu la curiosité des médias étrangers. "Le Monde" l'a qualifiée en 2006 de "Suisse mais pas neutre".

Micheline Calmy-Rey a exigé que les violences cessent immédiatement en Libye et que leurs auteurs soient poursuivis. [KEYSTONE - SALVATORE DI NOLFI]
Micheline Calmy-Rey a exigé que les violences cessent immédiatement en Libye et que leurs auteurs soient poursuivis. [KEYSTONE - SALVATORE DI NOLFI]

La socialiste ne s'est pas moins pliée aux réalités helvétiques. Elle a soutenu le secret bancaire et s'est abstenue de tout activisme pro-européen trop marqué.

Si la ministre des affaires étrangères n'a pas manqué de faire la leçon aux Etats-Unis ou à Israël, elle s'est toutefois montrée plus réservée dans d'autres cas.

Sa photo tout sourire et voilée lors d'une visite en Iran, officiellement liée à un contrat gazier, lui a été reprochée.

Forte personnalité

Tout au long de sa carrière, la socialiste a fait preuve d'entêtement. En 2007, elle n'a pas cédé face aux extrémistes de droite et tenu à se rendre sur la prairie du Grütli le 1er août. Elle a utilisé la communication comme une arme.

Lorsqu'elle a dû expliquer son action, Micheline Calmy-Rey a préféré l'intimité des interviews et autres clubs de la presse diplomatique aux traditionnelles conférences de presse.

L'information officielle s'est plus d'une fois fait attendre. Son caractère trempé et son dirigisme ont fait grincer des dents au sein de son département. Son refus, au nom de la parité hommes/femmes, de retenir six candidats pourtant sélectionnés lors du concours diplomatique de 2005 a été passablement décrié.

Mais le soutien de son parti n'a pas failli. Le PS lui a pardonné de ne pas s'être beaucoup engagée sur les sujets de politique sociale et d'avoir continué à travailler après l'âge de la retraite.

ats/mre

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