Le Conseil fédéral a exprimé sa "vive gratitude" à Micheline Calmy-Rey dans un communiqué. Il a salué "une magistrate engagée et d'une collègue très appréciées" qui s'est "engagée de toutes ses forces au service de notre pays, de sa population et de ses institutions".
D'après le Conseil fédéral, Micheline Calmy-Rey a dirigé la diplomatie suisse avec ténacité et passion, déployant de grands efforts afin de développer la visibilité de la Suisse sur la scène internationale, et elle a toujours défendu les institutions ainsi que les valeurs démocratiques de la Suisse.
"Un exemple" pour les socialistes
Le Parti socialiste suisse salue dans un communiqué une ministre des affaires étrangères "chevronnée". Grâce à Micheline Calmy-Rey, la Suisse est reconnue sur le plan international comme un Etat engagé et solidaire.
Durant son mandat, le pays a approfondi ses relations avec l'Union européenne par le biais de divers accords bilatéraux. Il s'est fortement impliqué au sein de l'ONU. Micheline Calmy-Rey a notamment initié la création du Conseil des droits humains en 2006 et a parrainé l'Initiative de Genève pour le règlement du conflit au Proche-Orient.
Première grand-mère au Conseil fédéral, Micheline Calmy-Rey s'est engagée "de manière acharnée et sans équivoque" pour l'égalité des sexes et pour la promotion des femmes dans la diplomatie, écrivent pour leur part les femmes socialistes. Avec sa volonté de faire bouger la Suisse, elle reste un exemple pour de nombreuses femmes.
Marché proposé par l'UDC
L'UDC, n'a pas fait de déclaration particulière concernant le bilan de la conseillère fédérale. Mais le parti agrarien profite de l'occasion pour présenter un marché au PS. Lors des élections de décembre prochain, l'UDC soutiendra le droit du PS à un deuxième siège, si le PS de son côté élit deux représentants UDC. Lire aussi: Succession de Micheline Calmy-Rey
Micheline Calmy-Rey "parfois difficile à gérer" pour le PDC
Selon Christophe Darbellay, président du PDC, Micheline Calmy-Rey "a fait bonne figure en tant que présidente de la Confédération". Sa grande visibilité en tant que ministre des affaires étrangères a parfois été difficile à gérer.
Elle a parfois privilégié les droits de l'homme aux intérêts économiques de la Suisse, avec le danger de placer le pays dans un camp ou un autre, comme dans le conflit palestinien. Micheline Calmy-Rey a souvent irrité mais a été fort populaire, en particulier en Suisse romande.
Bilan mitigé, selon le PLR
Le bilan de Micheline Calmy-Rey apparaît plutôt mitigé, estime le PLR, tout en la remerciant de son engagement "de longue haleine" sous la coupole. La tâche principale de son successeur à la tête du DFAE sera de réorienter la politique étrangère afin qu'elle serve en priorité les intérêts de la Suisse, écrit le parti.
Le PLR reproche notamment à la Genevoise le fait qu'elle a tardivement abandonné son rêve d'une adhésion de la Suisse à l'Union européenne (UE). Ce changement tardif a généré des signaux contradictoires à l'UE et réduit la marge de manoeuvre de la Suisse dans le cadre des négociations des accords bilatéraux, avancent les Libéraux-Radicaux.
Les Libéraux-Radicaux soulignent encore les impasses dans lesquelles Micheline Calmy-Rey a mis le Conseil fédéral. Et d'évoquer des situations difficiles par manque de collégialité, notamment lors de la crise libyenne. La politique de la socialiste en matière de droits humains s'est aussi retrouvée bien souvent dans l'impasse, selon le PLR.
A l'actif de la présidente de la Confédération, le PLR relève son engagement pour la place financière, la consolidation du siège de la Suisse au sein de l'ONU ainsi que l'importance accordée au maintien de la tradition diplomatique helvétique.
Intérêts genevois bien défendus
Durant son mandat, Micheline Calmy-Rey a toujours défendu et fait valoir les intérêts de la Genève internationale au plus haut niveau, selon la conseillère aux États socialiste Liliane Maury-Pasquier. Elle souhaité que son successeur en fasse de même. Pour elle, la présidente de la Confédération est bien entendu particulièrement sensible à la question de la Genève internationale vu son parcours et ses années passées au bout du lac. "J'espère que son départ ne va pas nuire à ce très important dossier".
Le Conseil d'État genevois, de son côté, n'a pas souhaité réagir au départ de Micheline Calmy-Rey. Le président Mark Muller ne fera aucun commentaire, a déclaré Laurent Forestier, porte-parole du Département des constructions et technologies de l'information.
ats/ffi