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Franc fort: les commissions parlementaires divisées

Johann Schneider-Ammann espère que les baisses de prix amorcées par Migros et Coop se propageront pour retenir les consommateurs en Suisse. [KEYSTONE - Martial Trezzini]
Johann Schneider-Ammann aura fort à faire durant la session d'automne pour convaincre les Chambres fédérales. - [KEYSTONE - Martial Trezzini]
Contrairement à son homologue du National, la commission des finances du Conseil des Etats soutient le paquet du Conseil fédéral pour atténuer les effets du franc fort sur l'économie.

La commission des finances du Conseil des Etats a clairement donné son feu vert mercredi à l'ensemble des mesures proposées par le gouvernement pour un total de 870 millions.

La commission prend ainsi le contre-pied de celle du Conseil national, qui a décidé mardi de prôner l'enterrement du train de soutien. Le Conseil des Etats doit examiner le dossier le 14 septembre.

Une nuit de réflexion supplémentaire

L'organe de la Chambre des cantons a eu une nuit de réflexion de plus, a expliqué son président Pankraz Freitag (PLR/GL). Celle du National s'est prononcée le jour même où la Banque Nationale Suisse (BNS) a annoncé vouloir assurer un cours plancher de l'euro à 1,20 franc. La décision avait été prise de justesse, à une voix d'écart.

Les sénateurs ont fait un autre choix car ils prennent au sérieux les soucis de nombreuses entreprises. Ils voient le paquet proposé par le Conseil fédéral comme des mesures d'accompagnement aux efforts de la BNS. L'action de l'institution d'émission monétaire est efficace, mais insuffisante selon Pankraz Freitag. Le franc reste surévalué et la croissance économique mondiale devrait se tasser.

Crédit pour l'assurance-chômage soutenu

Dans le détail, la commission a soutenu le crédit de 500 millions pour l'assurance-chômage par 10 voix contre 3. L'enveloppe de 212,5 millions en faveur de la technologie et de la recherche n'a pas été combattue du tout.

La commission a aussi soutenu sans opposition les 46,5 millions prévus pour le transports, même si le crédit pour le trafic combiné transalpin n'a recueilli que 5 voix contre 1 et 6 abstentions.

Débat nourri sur le tourisme

La partie a été la plus serrée pour le tourisme. Les 100 millions proposés ont obtenu 7 voix contre 4 et 1 abstention. Une réduction de la TVA a aussi été étudiée. A deux contre un, la commission a toutefois écarté la fixation d'un taux général à 7,5% et à 2,5% pour l'alimentation, ainsi que l'idée d'un taux réduit pour la seule gastronomie.

Certains auraient voulu créer un fonds doté de 1,2 milliard pour surmonter la crise. Cette proposition a fait chou blanc par 10 voix contre 3.

Sur proposition de Hannes Germann (UDC/SH), elle a néanmoins adopté de justesse une motion qui réclame un programme de revitalisation de l'économie suisse afin d'améliorer les conditions cadre à long terme. Le ministre de l'économie a assuré que ses réflexions allaient dans le même sens.

ats/boi

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La Suisse touchée de manière disproportionnée, selon Washington

a Suisse a été "touchée de manière tout à fait disproportionnée" par les mouvements provoqués sur le marché des changes par la crise financière, ont estimé les Etats-Unis mercredi.

Interrogée lors d'une conférence de presse à Washington sur la décision du pays d'imposer un taux de change plafond au franc suisse, une responsable du Trésor des Etats-Unis a indiqué sous couvert de l'anonymat qu'elle pouvait se comprendre.

"La Suisse a un ensemble de contraintes tout à fait unique. Elle est située au milieu de l'Europe et a été, je pense, touchée de manière tout à fait disproportionnée par les tensions financières en Europe", a-t-elle expliqué.

"Ce sont des circonstances tout à fait uniques où l'on voit des mouvements absolument désordonnées", a-t-elle indiqué.

Pour Washington, la décision de la BNS de fixer un cours plafond de 1,20 franc pour un euro ne modifie pas le point de vue du G7 sur les changes.