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Deux tiers des Suisses pour une caisse unique

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Dépôt des signatures pour l'initiative en faveur d'une caisse unique en 2004. - [EDI ENGELER]
Deux tiers des Suisses soutiennent l'idée d'une caisse maladie unique pour faire des économies. Ce résultat, étonnant après le net refus en votation en 2007, traduit le mécontentement des assurés notamment sur les coûts du système. Quatre cinquième d'entre eux sont ouverts à des économies.

Selon le "sondage santé" 2011, commandé par santésuisse et rendu public jeudi, de plus en plus de citoyens s'interrogent sur le financement de l'assurance de base. Alors qu'ils étaient encore 48% en 2010 à considérer que le système actuel basé sur la prime par tête était satisfaisant, ce taux chute aujourd'hui à 36% (-12%).

De nouvelles pistes retiennent leur attention comme la déduction sur le salaire ou la prime fixée en fonction de la fortune. Interrogés sur la charge que représente l'assurance sur leur budget, ils sont 50% à estimer celle-ci "trop élevée mais supportable" et 28% à la considérer "trop élevée". A noter que ce dernier taux est de 44% en Suisse romande.

Mécontentement

"Ces chiffres reflètent clairement un mécontentement des citoyens qui rend nécessaire une réforme du système", a indiqué devant la presse Stefan Kaufmann, directeur de la faîtière des assurances maladie.

Pour lui, les faveurs de 66% des sondés pour une caisse publique sont à mettre en relation avec ce désenchantement. "Cette majorité ne préjuge cependant pas d'un résultat en votation", a-t-il souligné.

La population manque d'éléments pour se prononcer sur les conséquences d'une caisse unique et ne s'est pas encore forgé une opinion, a-t-il poursuivi, alors qu'une initiative soutenue par la gauche est actuellement en cours de récolte de signatures.

Santésuisse en veut pour preuve le fait que 61% des participants au sondage souhaitent une réforme du système de santé "pas à pas" plutôt qu'une révolution. L'enquête montre également que 75% ont déjà entendu parler des réseaux de soins intégrés ("managed care"), soit une augmentation de 11% par rapport en 2010.

Débat au Parlement

Une large majorité (70%, +5%) est d'avis que ces réseaux constituent une voie importante pour réduire les dépenses de santé et qu'ils offrent une amélioration de la qualité des soins.

A noter que selon un sondage de gfs.bern, publié le même jour, 57% des Suisses ne voudraient pas adhérer à un tel réseau. Pour santésuisse, ce résultat doit servir de "signal" aux politiques pour mettre en oeuvre ce système. Ces questions seront traitées à la session d'automne qui commence lundi.

Médecine de famille

Parmi les solutions pour baisser les coûts de la santé, les personnes interrogées plébiscitent (88%) la promotion de la médecine de famille. En revanche, la hausse de la quote-part à 20% pour les assurés non affiliés à un système de réseau ou de médecins de famille ainsi que l'interdiction de proposer des assurances complémentaires dans l'assurance de base ne recueillent qu'environ 30% d'avis favorables.

Santésuisse soutient les mesures permettant de réduire les dépenses, en particulier le "managed care", le nouveau financement hospitalier ou le E-Health. Mais la faîtière ne veut pas mettre en péril la qualité des soins et la liberté de choix du médecin, de l'hôpital et de l'assurance pour le patient.

Elle soutient le système de financement actuel, soulignant que les dépenses de santé en Suisse sont couvertes. Plus généralement, santésuisse relève une fois de plus la méconnaissance des citoyens dans le domaine des assurance maladies.

Selon le sondage, ils seraient encore 90% à penser que les frais administratifs des caisses s'élèvent en moyenne à 31%, au lieu de 5%. Le sondage de l'Institut Demoscope a été réalisé auprès de 1219 personnes du 31 mai au 1er juillet dernier. La marge d'erreur est de +/-2,8%.

ats/pym

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