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Le TGV rapproche encore un peu la Suisse de Paris

Le président français Nicolas Sarkozy et la conseillère fédérale Doris Leuthard se sont rendus à Belfort. [Sandro Campardo]
Le président français Nicolas Sarkozy et la conseillère fédérale Doris Leuthard se sont rendus à Belfort. - [Sandro Campardo]
Nicolas Sarkozy a inauguré jeudi la branche Est du nouveau TGV Rhin-Rhône. Ce tronçon, mis en service le 11 décembre, réduira de 30 minutes le trajet entre la Suisse et Paris. La France a aussi promis de boucler le financement de la ligne Delle-Belfort, qui rapprochera le Jura de Paris. Doris Leuthard était aussi sur place.

D'ordinaire cantonné à l'avion ou la voiture pour des raisons de sécurité, le président français a exceptionnellement pris le train pour parcourir à 320 km/h les 140 km séparant Villers-les-Pots (Côte-d'Or) et Petit-Croix (Territoire-de-Belfort). Après avoir coupé le ruban de la Ligne à grande vitesse (LGV) dans la nouvelle gare de Besançon, Nicolas Sarkozy a confirmé le caractère "stratégique" du rail.

"Nous allons investir comme jamais"

"La France dispose d'une des industries ferroviaires les plus performantes au monde (...) je vous confirme que nous allons investir comme jamais dans le ferroviaire", a-t-il déclaré, cité par l'AFP.

Le train de 4 heures permettra d'accéder rapidement au TGV vers Paris. [Keystone/Alessandro della Valle]
Le train de 4 heures permettra d'accéder rapidement au TGV vers Paris. [Keystone/Alessandro della Valle]

Plus tard, dans la nouvelle gare TGV de Belfort-Meroux, le chef de l'Etat français a rappelé les efforts de son gouvernement, qui a lancé simultanément quatre chantiers de construction de LGV et "doublé" la remise en état des lignes anciennes.

"Jamais notre pays n'avait connu ça et il faut continuer", a-t-il lancé, en présence notamment de la conseillère fédérale Doris Leuthard. La ministre des Transports était accompagnée du patron des CFF Andreas Meyer et du vice-directeur de l'Office fédéral des transports (OFT) Pierre-André Meyrat, a indiqué le Département fédéral des transports (DETEC) dans un communiqué.

Les coûts de la construction de la branche Est de la LGV Rhin-Rhône sont estimés à 2,3 milliards d'euros au total. La Confédération a cofinancé cette nouvelle infrastructure à hauteur de 100 millions de francs, a indiqué le Département fédéral des transports (DETEC).

Trente minutes de moins

Les 140 kilomètres de LGV nouvellement construits entre Mulhouse et Dijon, qui seront mis en service le 11 décembre, raccourciront de 30 minutes le temps de parcours entre Paris et la Suisse. Le trajet de Bâle à Paris durera alors trois heures et celui de Zurich vers la Ville lumière quatre heures, soit une demi-heure de moins qu'actuellement.

Nicolas Sarkozy a par ailleurs annoncé que l'Etat français allait boucler le financement visant à rouvrir la ligne entre Delle, à la frontière suisse, et Belfort. Ce tronçon permettra aux trains de circuler de Bienne (BE) à la nouvelle gare TGV, mettant Porrentruy à 02h45 de Paris. Le coût total du projet de réouverture de cette ligne s'élève à 110 millions d'euros.

Les différents acteurs du dossier doivent encore se déterminer sur la répartition de 10 à 15 millions, a indiqué à l'ats David Asséo, délégué aux transports du canton du Jura. La Confédération a, elle, décidé de verser une contribution de 20 millions de francs pour ce tronçon. En attendant l'achèvement de cette ligne, prévu pour fin 2015, différentes mesures seront mises en place dès le 11 décembre.

Pour les liaisons vers Paris, les voyageurs prendront le train jusqu'à Delle, à la frontière suisse, avant d'emprunter des bus jusqu'à la gare TGV. Le Jura entend bien profiter de l'arrivée du TGV à ses portes pour gagner en attractivité et en visibilité. Il se dit convaincu que le TGV sera pour le canton un vecteur de développement touristique, économique et démographique.

ats/bkel

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Déplacement "électoral" critiqué

A huit mois de la présidentielle, le voyage de Nicolas Sarkozy n'a pas été du goût de tout le monde en France.

Les élus locaux, largement de gauche, ont déploré d'avoir été "privés de parole" alors qu'ils ont financé la LGV "autant que l'Etat".

L'ex-premier ministre Dominique de Villepin s'est montré encore plus virulent. "On se fout du monde", a-t-il lancé, dénonçant un déplacement "électoral".