Procès Hirschmann: la défense évoque un complot

Pour la défense, aucune preuve ne soutient les thèses des
victimes présumées, trois jeunes femmes qui accusent l'héritier
multi-millionnaire de les avoir contraintes à des actes sexuels et de les avoir
frappées. Leurs déclarations contradictoires renforceraient même la thèse d'un
complot, destiné à porter préjudice à l'accusé. La défense a décrit une des
victimes présumées comme "en aucun cas prude" et menant "une vie
sexuelle très active". Une autre plaignante mènerait, selon l'avocate, une guerre
par procuration, car "ses parents veulent détruire socialement Carl
Hirschmann".

Trois plaintes

Selon l'accusation, une victime présumée a été contrainte en
2005 à faire une fellation à Carl Hirschmann ainsi qu'à avaler son sperme dans
une cabine de toilettes de la boîte de nuit dont l'accusé était propriétaire.
Un cas "proche du viol", selon l'avocat de la jeune femme qui réclame
20'000 francs de réparation pour tort moral et 49'000 francs d'indemnités.

Selon l'avocat d'une autre plaignante, sa cliente a été
contrainte avec violence à prodiguer une fellation au prévenu sur le toit de la
boîte de nuit. Ce dernier aurait ensuite frappé la jeune femme après s'être
fait mordre le sexe. La victime présumée réclame 15'000 francs de réparation
pour tort moral et 42'800 d'indemnités.

Une dernière plaignante accuse Carl Hirschmann de l'avoir
frappée. Elle a renoncé au règlement à l'amiable proposée par la défense, car
"la dignité ne s'achète pas". Elle agit ainsi pour toutes les autres
femmes qui "ont été terrorisées par lui" et qui n'ont pas pu porter
l'affaire en justice.

Cette plaignante se montre aussi prête à verser les 10'000
francs qu'elle réclame, à titre de réparations pour tort moral, à la Maison des
femmes battues de Zurich. La même plaignante demande également 160'000 francs
d'indemnités.

Carl Hirschmann nie partiellement

Carl Hirschmann a reconnu jeudi se sentir coupable d'un seul
point: avoir eu une relation sexuelle avec une jeune fille de 15 ans.
"C'était une bêtise". Il a toutefois rejeté les autres faits lui
étant reprochés. Le procès a été traumatisant pour lui. Mais il demeure encore
convaincu de son charme: il a ainsi déclaré, à propos d'une plaignante, qu'elle
l'appellerait à nouveau, dans moins d'un mois, "comme toujours".

En matinée, l'avocat d'une des victimes présumées a réclamé
la mise en détention immédiate du prévenu à l'issue des audiences en raison
d'un risque de fuite. "Il existe des indices qui laissent entendre que
Carl Hirschmann pourrait s'envoler ce week-end pour les Etats-Unis afin
d'assister à la Fashion-Week."

Le prévenu pourrait s'y établir et ne jamais purger sa
peine. La défense a rejeté ce soupçon. Elle a rappelé que l'accusé s'est
toujours soumis à l'autorité judiciaire jusqu'à présent. Mercredi, le procureur
avait requis quatre ans de réclusion.

ats/bkel