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Franc fort: le National s'accroche au plan d'aide

Le franc fort en question. [Martin Ruetschi]
Une minorité de droite décrie l'intervention de l'Etat dans la politique monétaire. - [Martin Ruetschi]
Le paquet de mesures pour lutter contre les effets du franc fort ne sera pas enterré sans discussion. Le Conseil national est entré en matière mardi par 118 voix contre 61. Il a refusé jusqu'ici les tentatives de rogner dans les 870 millions de francs. Le débat se poursuit mercredi.

Une minorité de droite est montée au créneau pour décrier l'intervention de l'Etat. Seule la Banque nationale (BNS) est en mesure d'agir contre le franc fort, a estimé Martin Bäumle (PVL/ZH). Ce paquet ressemble davantage à un cadeau avant les élections fédérales qu'à un plan de soutien à l'économie, selon lui.

L'UDC tente un renvoi

"Il ne faut pas agir sans concept juste pour calmer les esprits", a renchéri Pirmin Schwander (UDC/SZ). Les mesures n'auront aucun effet immédiat pour l'économie, selon son collègue zurichois Bruno Zuppiger.

Faute d'avoir réussi à enterrer le paquet, l'UDC a tenté un renvoi. En lieu et place du plan, le Conseil fédéral aurait dû proposer une révision urgente de la TVA, avec une baisse du taux usuel à 7,5% et à 2,5% pour le taux applicable aux denrées alimentaires dans les restaurants et les hôtels. Mais la tentative de renvoi a tourné court. La Chambre du peuple l'a refusée par 126 voix contre 57.

Jusqu'ici, la majorité est restée fidèle à la ligne tracée par le Conseil des Etats. Par 95 voix contre 75, elle a même contredit sa commission qui voulait tailler les 46,5 millions prévus pour le trafic ferroviaire. Ainsi, le transport régional de voyageurs devrait toucher 28,5 millions et l'indemnisation du trafic combiné de marchandises à travers les Alpes 18 millions.

Situation schizophrénique

Exit aussi une proposition de droite visant à réduire les moyens pour la recherche. Les paiements compensatoires destinés aux participants à des programmes de recherche internationaux (43 millions) et le crédit de 100 millions pour la Commission pour la technologie et l'innovation seront ainsi maintenus.

La question des 500 millions en faveur de l'assurance chômage sera abordée mercredi, tout comme diverses propositions de correction.

Fabio Abate (PLR/TI) a critiqué l'attitude irresponsable des opposants aux mesures. Pour lui, "il n'est pas sérieux de nier l'importance du paquet", ficelé par Johann Schneider-Ammann et Eveline Widmer-Schlumpf. Le camp rose-vert a soutenu lui aussi ces mesures "qui permettent d'alléger un peu la pression sur les entreprises", selon Christian Levrat (PS/FR).

La situation est spéciale, voire schizophrénique, a reconnu Johann Schneider-Ammann. Pour l'heure, l'économie suisse va plutôt bien, mais les nuages s'amoncellent à l'horizon. Lire à ce propos: Commerce extérieur.  Un deuxième paquet de soutien sera prêt d'ici la session de décembre, a ajouté Eveline Widmer-Schlumpf. En outre, des réformes fiscales sont en cours. Mais pas question de réduire la TVA à la va-vite, avec des pertes de 2 milliards par an à la clé, a averti la ministre des finances.

ats/cab

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