L'histoire de la construction du barrage est relatée au travers d'une nouvelle exposition abritée dans un pavillon érigé tout exprès au pied du barrage. Le vernissage a lieu symboliquement jeudi, 50 ans jour pour jour après la fin de la construction.
Portes ouvertes samedi
Le public est convié à une journée portes ouvertes samedi. Concert, visite de l'exposition et des entrailles du barrage sont au programme. Une occasion de découvrir un colosse de béton qui reste le plus haut barrage-poids du monde. Le chantier de la Grande Dixence a été lancé en 1951 pour remplacer un premier barrage, celui de la Dixence, construit une quinzaine d'années auparavant. Ce barrage existe toujours, il a simplement été noyé par le nouveau lac.
Plus de 3000 ouvriers, géologues, hydrologues, ingénieurs et guides ont oeuvré dans des conditions difficiles, à 2400 mètres d'altitude, pour bâtir ce géant. Le rythme de travail a été soutenu durant trois ans avec des équipes se relayant 21 heures sur 24.
Logements d'ouvriers transformés en hôtel
Pour loger les ouvriers, un imposant immeuble est construit en remplacement des austères baraques de chantiers. Les ouvriers le surnommeront le Ritz. Transformé en hôtel-restaurant à la fin des travaux, il accueille actuellement les visiteurs au pied du barrage. Ils sont plus de 10'000 à arpenter la région entre juin et septembre.
Le géant des montagnes conserve son pouvoir de fascination. Haut de 285 mètres, il est toujours le plus haut barrage du monde. Sa retenue est de 400 millions de mètres cube, un volume qui représente la production de 8000 ans de vendanges valaisannes.
Une centaine de kilomètres de galeries a été creusée pour acheminer l'eau de 35 glaciers de différentes vallées. La réserve de puissance du barrage permet de couvrir la consommation annuelle de 400'000 ménages. Avec l'aménagement Cleuson-Dixence, remis en service en 2010 après l'accident de 2000, le complexe a une puissance de 2000 mégawatt et peut en trois minutes injecter dans le réseau l'équivalent de puissance d'une centrale nucléaire.
Un jeune ouvrage
En Suisse, la production d'électricité est assurée pour 40% par les centrales nucléaires, 30% par des barrages, 25% par des centrales au fil de l'eau et 5% par des centrales thermiques. Le barrage de la Grande Dixence représente le cinquième de toute l'énergie accumulée de Suisse. Malgré ses cinquante ans, le barrage n'est pas considéré comme âgé.
Pour les amortissements financiers, sa durée de vie a été évaluée à deux siècles. Le mur n'a jusqu'à présent subi aucun dégât. Et il est minutieusement contrôlé. Dans ses entrailles, un système de sept pendules mesure en permanence les mouvements et la déformation avec une précision proche du centième de millimètre. La société Grande Dixence SA est contrôlée à 60% par Alpiq. Axpo SA, les Forces Motrices Bernoises et Industrielle Werke Basel se partagent à parts égales les 40% restants.
ats/mej
Le barrage de tous les records
Le barrage a cumulé les records à l'époque. Il pèse 15 millions de tonnes, davantage que la pyramide de Khéops, au Caire.
Sa base mesure 200 mètres d'épaisseur, son faîte 15 mètres. Il a fallu couler 6 millions de mètres cube de béton, l'équivalent d'un mur de 1,5 mètre de haut et 10 centimètres de large faisant le tour de la terre à l'équateur.
La superficie du lac représente 3,65 kilomètres carrés, environ un tiers de celle du lac de Joux. Il est long de 5,3 kilomètres et profond de 227 mètres.