Selon nos sources, Sirous Ammar a été "suspendu de ses fonctions" - une information que l'on refuse de confirmer pour l'heure chez Tamoil (Suisse), à Genève où l'on nous prie de ne plus appeler pour ne pas déranger... La décision serait la conséquence de l'intervention du Conseil national de transition libyen, qui contrôle désormais la majeure partie du pays. Le scénario, du reste, apparaît vraisemblable aux divers experts contactés ce jeudi matin.
Et les choses pourraient encore évoluer rapidement. Toujours selon nos sources, un certain nombre de visiteurs, semble-t-il importants mais non identifiés, se baladaient dans la matinée à l'intérieur de la raffinerie de Collombey. S'agissait-il de personnalités de Tamoil (Suisse) ou de l'étage au-dessus?Impossible d'en savoir plus.
Rachat toujours envisagé
Ce qui est sûr, c'est que l'illustre financier libanais Roger Tamraz, contacté par téléphone, se dit toujours intéressé par le rachat du groupe Tamoil. "Cependant, en raison du changement de régime et tant qu'on ne sait pas qui est le réel propriétaire du groupe après la chute des Kadhafi, il est difficile d'entreprendre des négociations avec qui que ce soit...", nous a-t-il confié.
Pas d'inquiétudes au sein du personnel
Le personnel de la raffinerie de Collombey vit tout cela, semble-t-il, avec sérénité. Pas d'inquiétude non plus, pour le moment, du côté du syndicat UNIA. Blaise Carron, responsable du secteur industrie d'UNIA Valais et basé à Monthey, estime que "tant qu'il ne se passe rien au niveau de la production et que les salaires tombent, UNIA n'a pas l'intention de faire quoi que ce soit".
Ce qui n'empêche pas le secrétaire syndical de tenter de se tenir au courant de l'évolution de la situation. Blaise Carron nous a confié qu'il a vécu déjà pas mal de changements du côté de la raffinerie de Collombey et que cela n'a jamais eu d'impact jusqu'ici sur le personnel.
Yves Terrani/oa
Tamoil et la Libye
L'entreprise pétrolière Tamoil (Suisse) n'est qu'indirectement liée à la Libye. Son capital-actions est contrôlé à 100% par Tamoil Group, une personne morale sise à Monaco. Tamoil Group dépend d'Oilinvest, un groupe basé aux Pays-Bas et qui est lui-même contrôlé par Libyan Investment Authority. C'est donc la famille Kadhafi qui avait jusqu'ici la main-mise sur cette filière pétrolière.