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Les prisons valaisannes pointées du doigt

Un audit soulève des problèmes dans les prisons valaisannes. [Fotolia]
Selon l'audit, l'encadrement nécessaire à la réinsertion des détenus manque dans les prisons valaisannes - [Fotolia]
Manque de personnel, manque d'encadrement et d'assistance aux détenus, locaux sous ou sur-occupés, bâtiments vétustes sont quelques-uns des problèmes soulevés par un audit des prisons valaisannes présenté vendredi à la presse.

Les solutions prônées sont radicales. Le rôle d'une prison est d'assurer la sécurité publique, mais pas seulement. Elle doit aussi encadrer le détenu en vue de sa réinsertion.

Cet encadrement manque cruellement dans les prisons valaisannes, "trop axées sur la sécurité", a indiqué le Dr Benjamin Brägger, directeur de Clavem Gmb et auteur de l'audit.

Cette situation découle en grande partie du "manque important de personnel. Le ratio entre personnel et prisonniers est l'un des plus faibles en Suisse", souligne Benjamin Brägger.

Comparé avec d'autres cantons, la liberté de mouvement des détenus valaisans est trop restreinte. Ils ne bénéficient pas d'assez de travail, d'exercices physiques, d'activités sportives ou de loisirs.

Différences entre pénitenciers

Au niveau sécurité, l'audit relève d'importantes différences d'un pénitencier à l'autre: A Sion par exemple, la prison bénéfice d'un haut niveau de sécurité, à Brigue en revanche, le pénitencier n'est pas aux normes internationales avec seulement quatre agents la journée et carrément aucun la nuit.

Le nombre de places de détention occupées est de seulement 50% dans le domaine de la préventive et de 10 à 15% pour la semi-détention et le travail externe.

En régime LMC (Loi fédérale sur les mesures de contraintes à l'égard des étrangers) en revanche, il y un "manque flagrant de places, soit 18 alors qu'il en faudrait 40", relève Benjamin Brägger.

Le mélange de différents régimes de détention dans un seul et même pénitencier complique encore le tableau. Enfin, l'audit relève une répartition des compétences et responsabilités sur un trop grand nombre de services et d'acteurs du domaine pénitentiaire valaisan.

Création de postes

Pour mieux encadrer les détenus, l'audit prône la création d'une vingtaine de postes dans les quatre prochaines années.

"Il s'agit de changer une mentalité, une vision pénitentiaire et cela demandera du temps, a souligné Benjamin Brägger.

Suite à ces recommandations, le gouvernement valaisan a pris les premières mesures. Il met notamment en place un Comité de pilotage (Copil) chargé d'évaluer les propositions de l'audit.

Le Copil devra notamment étudier la création d'une nouvelle entité organisationnelle chargée de la direction et de la responsabilité globale de tous les domaines de la privation de liberté en Valais.

Il remplacerait les Etablissements pénitentiaires valaisans (EPV) actuels. Un premier rapport est attendu pour la mi-juin 2012 au plus tard, a indiqué Esther Waeber-Kalbermatten, cheffe du département de la sécurité, des affaires sociales et de l'intégration.

ats/mre

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Redistribution des rôles

L'audit prescrit un remède de cheval demande une redistribution des rôles à l'intérieur des pénitenciers valaisans.

Ainsi Martigny accueillerait tous les détenus liés aux mesures de contraintes (LMC), avec une section pour femmes.

La détention préventive serait concentrée à la prison des Îles à Sion, avec un développement sur le site de la détention fermée (exécution de courtes peines et exécution en attente de transfert ou de jugement).

Le site de Crêtelongue à Granges serait rénové et bénéficierait d'un nouveau bâtiment cellulaire pour l'exécution des peines. Il se verrait adjoindre "la bergerie", actuel bâtiment LMC.

Pramont, aussi à Granges et également rénové, se concentrerait sur les mesures pour jeunes adultes et mineurs. Quant à la prison de Brigue, trop petite et pas aux normes de sécurité, elle serait fermée.