Sécurisée, la centrale de Mühleberg a pu redémarrer

Les contrôles et vérifications des systèmes de sécurité de la centrale nucléaire de Mühleberg ont prouvé que la sûreté de l'installation était garantie, a annoncé lundi le groupe d'électricité bernois. L'Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN) avait donné ce week-end son feu vert à la remise en marche de l'installation.

Protection contre les crues de l’Aar

Aucune des fissures du manteau du coeur du réacteur ne traverse la paroi. Les travaux de contrôle ont donc confirmé la stabilité et l'intégrité du manteau du coeur du réacteur, ont souligné les FMB. Pour les milieux anti-nucléaires, ces fissures représentent au contraire un risque pour la sécurité.

Les travaux visaient notamment à améliorer la protection contre les crues, comme l'exigeait l'IFSN avant de donner son accord pour une reprise de l'activité de Mühleberg. Il s'agissait de garantir que l'approvisionnement en eau ne soit pas obstrué lors d'une crue exceptionnelle de l'Aar.

Les coûts de ces équipements de protection sont inférieurs aux dix millions de francs prévus. Reste que la baisse de production due à cet allongement de la période de révision a entraîné une perte de près de 28 millions de francs.

La centrale de Mühleberg avait été débranchée par les FMB en juin après la catastrophe de Fukushima. Les exploitants des cinq centrales suisses doivent démontrer d'ici mars 2012 que leurs installations peuvent résister à un violent séisme ainsi qu'à une faille dans un barrage. La réussite de ces tests et les garanties exigées sont nécessaires pour bénéficier d'une autorisation d'exploiter à long terme.

Manifestation à Berne

A Berne, 100 personnes ont manifesté contre le redémarrage de la centrale lundi matin sur la Waisenhausplatz, près du Palais fédéral, ont indiqué les Verts bernois dans un communiqué. Des manifestants, portant des habits de protection contre les rayons, ont remis des tracts à la population.

L'opposition à la remise en service de la centrale de Mühleberg s'est aussi manifestée au Conseil national lundi. Les députés Verts avaient disposé sur leur pupitre des écriteaux portant l'inscription "débrancher la centrale de Mühleberg". Ils ont toutefois vite été remis à l'ordre par le président de la Chambre. Après que Jean-René Germanier a rappelé la loi sur le Parlement qui interdit ce genre d'action, les conseillers nationaux écologistes ont rangé leurs pancartes.

agences/bkel