"L'obtention du résultat n'a pas été aisé, tant s'en faut", a dit vendredi devant la presse le conseiller d'Etat Claude Lässer, dont c'est le dernier budget avant son retrait du gouvernement cantonal à la fin de l'année.
L'infléchissement marqué de la croissance des recettes a sérieusement compliqué la tâche. Le directeur des finances a en particulier mentionné la réduction des moyens attendus de la péréquation des ressources de la RPT et la remise en question de la part des cantons au bénéfice de la BNS.
Comme une dizaine d'autres cantons, Fribourg a budgétisé un montant équivalent à 40% de ce qu'il reçoit d'habitude de la BNS. Mais si ce montant devait faire défaut, le budget "n'est pas en péril". Le montant a déjà été provisionné.
Claude Lässer ne s'est pas montré optimiste à ce sujet. La baisse des montants en provenance de la Berne fédérale est durable et surtout à son avis, elle n'est pas terminée.
Pas de baisses d'impôts
Le directeur des finances en partance n'a pas donné de conseil à son successeur, mais il ne s'en montre pas moins persuadé que l'état des finances cantonales sera la principale préoccupation de la prochaine législature (2012-2017).
Il a déjà averti ses collègues qu'il ne serait pas étonné qu'il faille un à deux programmes d'économies pour maintenir le cap de l'équilibre. A titre de "petit bilan", il note que Fribourg a réussi au cours de ces dernières années à augmenter les prestations, à baisser la pression fiscale et à mettre en place un certain nombre de réserves.
Pour la première fois depuis plusieurs années, le budget 2012 ne prévoit pas de baisses d'impôts. Les recettes fiscales des personnes morales constituent une des incertitudes du projet de budget.
Autre incertitude au niveau des dépenses: le financement hospitalier. "Tout le monde est dans le bleu" a dit sans ambages Claude Lässer. A son avis, il faudra deux à trois ans pour savoir où on en est.
ats/mre
Revenus de 3,3 milliards en 2012
Hors imputations internes dues au nouveau régime de financement des hôpitaux, les revenus prévus pour 2012 sont de 3,3 milliards de francs.
Le volume des investissements nets atteint 120,7 millions, très proche de celui du budget 2011. Le degré d'autofinancement des investissements atteint 78,7% (2011: 71,2%).
L'insuffisance globale de financement se situe à 25,7 millions (2011: 41,7 millions). La proportion des subventions cantonales à la fiscalité cantonale atteint 39,4%, soit un taux inférieur à la limite légale fixée à 41%.
Elle se situe également en dessous du taux de 40,7% enregistré en 2011. Selon le grand argentier, ces données d'ensemble correspondent à une situation financière saine et peuvent être considérées comme satisfaisantes dans le contexte actuel.
Ce résultat n'a cependant été possible que grâce au recours à diverses provisions, "ce qui confirme, pour l'Etat de Fribourg, l'entrée dans une période de difficultés financières".