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Le Mouvement pour les sans-papiers a dix ans

Le Mouvement pour les sans-papiers veut la fin des renvois forcés. [Peter Klaunzer]
Le Mouvement pour les sans-papiers veut la fin des renvois forcés. - [Peter Klaunzer]
A l'appel du Mouvement pour les sans-papiers, plusieurs milliers de personnes, 5000 selon les organisateurs, ont défilé dans le centre de Berne samedi. Les participants ont revendiqué la régularisation collective des personnes sans statut légal résidant en Suisse.

"Personne n'est illégal", ont rappelé les manifestants, dont plusieurs centaines de Somaliens. La manifestation était soutenue par des centaines d'organisations et des partis politiques, souligne un communiqué de l'organisation Solidarité sans frontières.

"Non" aux renvois forcés

"Une hypocrisie politique majeure caractérise la politique suisse à l'égard des sans-papiers: d'un côté la nécessité de cette main d'oeuvre pour l'économie et de l'autre, la négation officielle de leurs droits fondamentaux", s'insurge le Mouvement des sans-papiers.

Les manifestants entendaient dire "stop à l'hypocrisie politique suisse". [KEYSTONE - Marcel Bieri]
Les manifestants entendaient dire "stop à l'hypocrisie politique suisse". [KEYSTONE - Marcel Bieri]

Le collectif a profité de la manifestation pour appeler la population à signer sa pétition, lancée le 3 mai. Celle-ci demande la mise en place de conditions permettant la régularisation des personnes sans statut légal résidant en Suisse.

Dans l'immédiat, le Mouvement pour les sans-papiers exige du Conseil fédéral qu'il renonce à sa politique de renvoi forcé "inhumaine, inutile et coûteuse". Il demande le maintien de l'accès à la scolarité pour tous les enfants de sans-papiers. Pour le Mouvement, il faut aussi mettre sans tarder un dispositif d'accès à l'apprentissage pour les jeunes sans-papiers, comme demandé par les Chambres fédérales en 2010.

100'000 clandestins en Suisse

Selon les estimations, il y a au moins 100'000 sans-papiers en Suisse. Il s'agit de personnes ayant une identité et un passeport mais qui résident en Suisse sans autorisation de séjour. L'écrasante majorité d'entre elles travaille et certains paient leurs impôts et cotisent aux assurances sociales, rappelle le collectif.

Malgré les appels répétés du Conseil de l'Europe, la Suisse a toujours refusé de mener une régularisation collective des sans-papiers, rappelle l'organisation Solidarité sans frontières. Et d'ajouter qu'avec la jurisprudence actuelle, "les régularisations individuelles sont pratiquement impossibles".

ats/mej

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"Pas de Suisse sans étrangers"

Parallèlement au défilé pour les sans-papiers, l'Union syndicale suisse (USS) tenait une conférence samedi, également à Berne.

L'organisation a tenu à rappeler que les migrants et les migrantes jouent un rôle important dans l'économie et la société suisses.

Des personnalités des syndicats et de partis de gauche ont souligné l'importance de la migration pour la Suisse.

Membre du comité directeur du syndicat Unia, Rita Schiavi a souhaité que la politique syndicale menée en la matière ne se résume pas à de belles paroles mais représente un travail concret, selon un communiqué de l'USS.

La conférence a été suivie d'une table ronde durant laquelle il a été question de la place et de l'action de la gauche dans le dossier de la migration.

Les participants se sont ensuite rendus non loin de la gare, où s'est déroulée la manifestation nationale de soutien aux sans-papiers (lire ci-contre).