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La gestion de Sandrine Salerno remise en cause

Le département de la conseillère administrative Sandrine Salerno devrait faire l'objet d'une enquête de la Cour des comptes. [Martial Trezzini]
Le département de la conseillère administrative Sandrine Salerno devrait faire l'objet d'une enquête de la Cour des comptes. - [Martial Trezzini]
En Ville de Genève, la manière dont le département de Sandrine Salerno est géré soulève de plus en plus d'interrogations. Dans le but de faire toute la lumière sur ce dossier, la commission des finances du Conseil municipal va interpeller la Cour des comptes.

"J'ai fait cette proposition et la commission des finances a accepté à une courte majorité de saisir la Cour des comptes pour qu'elle se penche sur la gestion du département de Sandrine Salerno", a indiqué mercredi le conseiller municipal UDC de la Ville de Genève, Eric Bertinat. Selon lui, "cinq ou six affaires très connues", qui touchent les services dirigés par la magistrate socialiste, ont déjà été recensées.

La commission des finances du Conseil municipal de la Ville de Genève doit encore discuter de l'étendue du mandat d'investigation qui va être confié à la Cour des comptes. L'organe de contrôle avait déjà critiqué la politique de recrutement de la Ville de Genève dans un rapport publié en 2010. Il a déploré dernièrement que les pratiques dans ce domaine n'avaient guère changé malgré ses recommandations, donnant deux exemples de copinage.

Un contrat particulièrement avantageux

L'une de ces affaires, évoquée mercredi par le journal "Le Matin", concerne l'ancien directeur de la culture de la Ville de Genève, Boris Drahusak. Candidat pour les Verts à l'exécutif municipal, celui-ci avait quitté son poste pour faire campagne au printemps, mais n'a jamais été élu. Sans emploi, Boris Drahusak a alors été nommé directeur des ressources humaines de la Ville de Genève, chez Sandrine Salerno.

Dans son rapport annuel, la Cour des comptes a regretté que la municipalité ait recruté "un collaborateur dont l'expérience et la formation professionnelle ne correspondaient pas aux exigences du poste". La Cour des comptes a également relevé dans ce même rapport annuel "que des conditions de sortie particulièrement avantageuses ont été prévues contractuellement au cas où ledit collaborateur ne donnerait pas satisfaction ou souhaiterait quitter le poste durant la période d'essai".

Boris Drahusak quittera effectivement l'administration municipale le 30 novembre prochain. Selon "Le Matin", son contrat signé avec la Ville prévoit qu'il touchera une indemnité équivalant à dix mois de salaire. Une information que diverses sources proches du dossier n'ont pas démentie.

ats/eai

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"Des allégations diffamatoires", dixit Sandrine Salerno

Le Conseil administratif de la Ville de Genève, de son côté, a fait savoir dans un communiqué qu'il condamnait "les allégations dénuées de tout fondement et diffamatoires à l'endroit" de Sandrine Salerno.

Il a rappelé que c'est lui-même qui a nommé Boris Drahusak à la direction des ressources humaines et non la magistrate socialiste.

L'exécutif municipal a par ailleurs souligné que la convention passée entre la Ville et Boris Drahusak "n'a pas été mise en oeuvre".

Boris Drahusak a en effet retrouvé récemment un emploi et il "a spontanément fait savoir il y a environ une semaine qu'il renonçait à l'indemnité à laquelle le statut du personnel lui donnait droit".

Le MCG porte plainte

Le Mouvement citoyens genevois (MCG) a annoncé avoir porté plainte contre le Conseil administratif de la Ville de Genève auprès du Conseil d'Etat genevois.

Le MCG a dénoncé "le parachute doré" offert à Boris Drahusak et condamné l'exécutif municipal qui "favorise ses copains politiques au détriment du contribuable".