Publié

Les autorités haussent le ton face aux hooligans

Des fans cagoulés de GC peu après l'explosion de fusées dans leur secteur. [Alessandro Della Bella]
Des fans cagoulés de GC peu après l'explosion de fusées dans leur secteur il y a une semaine. - [Alessandro Della Bella]
Après l'arrêt du match de football entre GC et Zurich il y une semaine en raison de violents heurts entre fans, les autorités haussent le ton. Bracelets électroniques pour identifier les interdits de stade, bannissement des drapeaux et strict encadrement des déplacements de supporters à l'extérieur sont envisagés.

"Je ne suis pas tellement surprise, cela devait finir par arriver". Interrogée dans le journal "NZZ am Sonntag", la présidente de la Conférence des directeurs cantonaux de justice et police (CDJP) Karin Keller-Sutter ne se voile pas la face. La conseillère d'Etat st-galloise considère qu'il faut de nouvelles mesures contre les hooligans, y compris au besoin contre la volonté des clubs et de la ligue.

Restrictions d'accès

La CDJP enverra la semaine prochaine en consultation une adaptation du concordat contre le hooliganisme. Il s'agit en particulier de redéfinir les restrictions d'accès aux matches. La procédure se terminera en janvier. Pour Matthias Remund, directeur de l'Office fédéral du sport, il faut serrer la vis. L'important est notamment de savoir qui vient au stade. Et pour cela, on pourrait imaginer un système de code d'identité électronique intégré au billet du match qui permettrait d'identifier les gens qui entrent au stade. "Ce qui est triste, c'est qu'à l'avenir il faudra venir au stade deux heures avant une partie, comme à l'aéroport", explique-t-il dans "Sonntag".

Et si les fans utilisent trop souvent les drapeaux pour se cacher, alors il faudra aussi les interdire. C'est certes une révolution dans la culture du supporter, mais la sécurité est prioritaire. Quant aux engins pyrotechniques, ils n'ont rien à faire dans les stades. "Nous devons développer une nouvelle culture footballistique, avec une tolérance zéro", estime Matthias Remund.

Bracelets électroniques

Les autorités zurichoises, quant à elles, cherchent la parade aux interdictions de périmètre, allégrement contournées par les hooligans. Elles songent à une surveillance au moyen de bracelets électroniques. Il s'agira d'analyser "comment les interdictions de rayon pour les récidivistes peuvent être durcies et surveillées au moyen de bracelets électroniques", a déclaré à la "NZZ am Sonntag" Martin Graf, directeur zurichois de la Justice. Les appareils pourraient diffuser un signal en cas de pénétration dans un certain périmètre.

"Il faut une doctrine d'engagement unifiée", ajoute Karin Keller-Sutter dans la "NZZ am Sonntag". Elle souligne aussi que les procédures pénales accélérées sont déjà à disposition des cantons pour condamner rapidement les casseurs. St-Gall a initié le mouvement, mais les choses avancent plus timidement dans d'autres cantons. Parmi les nouvelles mesures envisagées figure un billet combiné pour les matchs à l'extérieur. Les fans ne pourraient s'y rendre que dans le cadre de voyages organisés.

A peine un mois après la Table ronde nationale sur le hooliganisme en présence du conseiller fédéral Ueli Maurer, qui avait réuni politiciens, représentants du sport et de la police à Berne le 1er septembre, la réalité a rattrapé brutalement les décideurs le 2 octobre dernier. Le match Zurich-GC avait alors été arrêté par l'arbitre à la 77e minute après des heurts et le lancement d'un pétard dans le public par un jeune fan. Six personnes avaient été légèrement blessées. Le lanceur de pétard a été arrêté depuis par la police.

ap/cab

Publié

Les CFF veulent aussi des mesures

Patron des CFF, Andreas Meyer en a assez des violences autour des manifestations sportives.

Le personnel des trains ne veut plus travailler dans ces conditions et les fans agités coûtent près de trois millions de francs par an aux CFF en frais de sécurité et de réparations.

"Nous devons pouvoir identifier les débordements et les sanctionner durement", réclame-t-il dans le "SonntagsBlick". Mais les clubs doivent aussi prendre leurs responsabilités pour la sécurité.