Intempéries en Suisse: les déblaiements et les décomptes ont commencé
La facture devrait s'élever à plusieurs millions de francs. Doris Leuthard a visité les vallées sinistrées des deux cantons. Près de 300 bâtiments ont été endommagés dans l'Oberland bernois. Le coût des dégâts s'élève à plus de 10 millions de francs, selon l'Assurance Immobilière Berne. Près de 140 habitations ont été touchées dans les communes de Kandergrund (BE), Frutigen (BE) et Kandersteg (BE)
En plus des bâtiments, la campagne et les infrastructures ont également été touchées. La compagnie ferroviaire BLS fait état de dégâts pour cinq à six millions de francs dans la vallée de la Kander, fortement touchée.
La conseillère fédérale Doris Leuthard s'est rendue mercredi dans la vallée de la Kander (BE), accompagnée de deux membres du gouvernement bernois, ont indiqué plusieurs communes du Kandertal. Elle s'est aussi déplacée dans le Lötschental (VS) en fin d'après-midi. Elle y a rencontré les responsables des états-majors de crise et le conseiller d'Etat valaisan Jacques Melly.
Outre l'Oberland bernois, les militaires sont sollicités en Valais, dans le Lötschental, pour les travaux de déblaiement. La route cantonale a été emportée en plusieurs endroits par la boue et les pierres.
Toutefois, malgré leur ampleur, les intempéries n'ont fait ni morts, ni blessés. Grâce aux mesures de protection, seuls des dégâts matériels sont à déplorer.
Il n'est pas possible d'éviter des événements imprévus de cette nature, explique le chef de la section des dangers naturels de l'Etat du Valais Charly Wuilloud. L'essentiel réside dans la prévention et de ce point de vue tout a fonctionné. Des évacuations ont été ordonnées là où il le fallait et il n'y avait plus personne sur les routes.
Les intempéries ont mis hors service deux centrales électriques à Loèche (VS) et à Steg (VS). La salle des machines de cette dernière a été engloutie sous plus d'un mètre d'eau, a indiqué le président de Kraftwerke Lötschen AG René Dirren.
Les dégâts n'ont pas encore pu être évalués avec précisions, mais ils se chiffreront en millions de francs dans les deux cas. Et les deux centrales seront hors service pour plusieurs mois au moins.
A Berne, l'Aar ne représentait plus aucun danger mercredi, son niveau ayant fortement baissé ces dernières heures. Aucun dégât n'a été signalé.
ats/rber
Un phénomène trop régional pour lancer une alerte météo
Pourquoi les récentes inondations dans l'Oberland bernois n'ont-elles pas fait l'objet d'une alerte fédérale, s'interroge la presse alémanique, mercredi. La Basler Zeitung a posé la question aux hydrologues de l'Office fédéral de l'environnement (OFEV). Selon ce dernier, une alarme de ce type n'est lancée que pour des événements qui concernent tout le territoire suisse.
Or les risques prévus par les hydrologues fédéraux, explique Dominique Bérod de l'OFEV, ne concernaient que les affluents des lacs bernois de Brienz et de Thoune. Les spécialistes admettent toutefois leur surprise devant l'ampleur des débordements.
En principe, un phénomène de ce type ne se produit jamais en automne. Le Bund souligne que ce type d'événement, nommé événement "neige-pluie", survient habituellement au printemps. En 1999 et en 2005, ce fut le cas lorsque de fortes précipitations se sont abattues sur des montagnes où de la neige s'était mise à fondre. C'est exactement ce qui s'est passé avec le soleil et le redoux de dimanche dernier.