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A Genève, le sentiment d'insécurité augmenterait

Les policiers genevois sont en grève. [Salvatore Di Nolfi]
Les policiers genevois, qui devraient être plus nombreux dans les rues à l'avenir, devront redoubler de vigilance si l'on en croit l'étude. - [Salvatore Di Nolfi]
Sept Genevois sur dix pensent que la situation sécuritaire s'est dégradée dernièrement à Genève, selon une étude trisannuelle de la police publiée vendredi. Les gens sont de plus en plus nombreux à craindre de se retrouver la nuit dans les rues de leur quartier.

En 2007, 28,7% des Genevois se considéraient comme "insécurisés". En 2010, ce taux est passé à 37,2%. Un chiffre particulièrement élevé et mauvais lorsque l'on sait que la moyenne suisse s'élève à 15%, a fait savoir Dominique Wisler, l'auteur de l'étude, expert à Coginta, une organisation spécialisée dans les réformes policières.

Décalage avec les statistiques

Il existe un décalage entre l'opinion des résidents et la réalité des statistiques, a toutefois relevé Dominique Wisler. Ainsi, le taux de criminalité pour 1000 habitants dans le canton de Genève est à peu près stable depuis 2008. Le nombre d'interventions sur appel de la police n'a également pas beaucoup varié ces deux dernières années. Ce sentiment d'insécurité croissant est néanmoins pris très au sérieux par les autorités.

La conseillère d'Etat Isabel Rochat, responsable du département de la police (DSPE), a estimé devant la presse qu'il n'était pas admissible que des gens aient l'impression que des quartiers soient abandonnés. D'importantes opérations de police ont été mises en place pour rassurer la population, a rappelé la magistrate libérale.

"Figaro" a renforcé la présence des agents au centre-ville en 2010, "Mousquetaires" cible la petite criminalité et "Hydra" s'attaque depuis avril au trafic de drogue de rue.

Marre du deal

Selon le diagnostic local de sécurité présenté vendredi, le trafic de drogue est d'ailleurs devenu l'un des soucis majeurs des Genevois en matière de sécurité. La cheffe de la police genevoise Monica Bonfanti en est parfaitement consciente. Elle a promis de faire de cette question une priorité des forces de l'ordre.

Monica Bonfanti a également assuré que la politique visant à accroître depuis 2007 la présence policière dans la rue allait se poursuivre, comme le réclame la population, notamment les habitants du centre-ville qui souhaiteraient plus que les autres voir augmenter le nombre de patrouilles d'agents à pied.

Diagnostic de sécurité depuis 2004

Le diagnostic local de sécurité a été lancé en 2004. Il est réalisé tous les trois ans. Cet outil permet à la police genevoise et à ses responsables de prendre le pouls de la population à propos de la sécurité et de s'adapter en fonction des résultats.

Pour l'étude d'octobre 2010, 1400 personnes ont été sondées, Le trafic de drogue y était devenu l'un des soucis majeurs des Genevois.

ats/olhor

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