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Les "indignés" restent mobilisés à Zurich et Genève

C'est grâce à l'attitude réfléchie de la police et à l'esprit très coopératif des activistes que ce déplacement se serait bien déroulé. [Steffen Schmidt]
C'est grâce à l'attitude réfléchie de la police et à l'esprit très coopératif des activistes que ce déplacement se serait bien déroulé. - [Steffen Schmidt]
Les quelque 40 "indignés" qui campaient encore dimanche soir sur la Paradeplatz à Zurich l'ont quittée lundi matin. Ils ont obtempéré à une injonction de la police et ont été relogés dans un parc du centre-ville. A Genève, un camp d'indignés est né au Parc des Bastions, alors que la mobilisation mondiale se poursuit.

"Nous tolérons l'occupation" du parc Lindenhof, a déclaré lundi à l'ats Daniel Leupi (Verts), chef du département de police de la ville de Zurich. Tant qu'il n'y a pas de raison d'intervenir, à cause du bruit ou d'autres nuisances, les "indignés" peuvent rester au Lindenhof, a ajouté Daniel Leupi. Le responsable de la police est par ailleurs satisfait que l'occupation de la Paradeplatz soit restée pacifique.

Esprit coopératif des activistes

"A aucun moment la situation n'a menacé de dégénérer", souligne encore l'élu. Il estime que c'est grâce à l'attitude réfléchie de la police et à l'esprit très coopératif des activistes. L'Association des banquiers zurichois est prête à dialoguer avec les "indignés", a-t-elle fait savoir lundi. La rencontre est prévue mercredi à midi à l'église St-Pierre. Banquiers et activistes doivent encore désigner chacun une délégation.

Nouveau camp dans un parc

La police avait exigé lundi peu après 06h30 que les "indignés" lèvent le camp de la Paradeplatz. Les occupants ont immédiatement accepté et se sont déplacés vers un parc, le Lindenhof, au centre-ville. C'est là que les "indignés" ont désormais installé leur campement.

La suite des événements n'est pas encore claire. Les activistes vont décider de leurs prochaines actions après une assemblée à laquelle la population est invitée.

Samedi, un millier de personnes avaient occupé la Paradeplatz au cours d'une action pacifique. Une quarantaine d'entre eux avaient poursuivi l'occupation durant les nuits de samedi à dimanche et de dimanche à lundi devant les bâtiments d'UBS et du Credit Suisse. (Lire: Des "indignés" campent sur la Paradeplatz)

Campement à Genève également

A Genève aussi, un campement d'indignés s'est mis en place au Parc des Bastions, au centre-ville. Ils étaient une quinzaine à dormir là samedi soir, le double la nuit suivante. Lundi en fin de journée, un grand tipi et une quinzaine de tentes étaient plantés devant le Mur des Réformateurs.

La Ville de Genève ne leur a pas demandé de partir, a indiqué Jonathan, ex-banquier, interrogé par l'ats. Le lieu se veut un espace de discussion pour tous: les indignés genevois prévoient de se réunir tous les samedis à 14h00. Pour l'heure, de nombreux curieux s'arrêtent pour parler d'économie, d'écologie ou encore de leurs problèmes quotidiens.

La mobilisation mondiale se poursuit

Des centaines d'"indignés" campaient toujours lundi à Londres, New York et Francfort, villes symboles de la finance mondiale, dans le calme mais déterminés à poursuivre leur mouvement qui a reçu le soutien remarqué de leaders européens, dont Angela Merkel.

Après un week-end qui a vu défiler des dizaines de milliers de personnes dans les plus grandes villes du monde contre les excès du capitalisme, quelques dizaines d'"indignés" occupaient par ailleurs toujours un hôtel abandonné de Madrid, berceau du mouvement des indignés en mai.

A New York, où le mouvement "Occupy Wall Street" (OWS) a fêté son premier mois d'existence, des centaines de personnes occupaient toujours le square Zuccotti, au coeur du quartier financier.

La protestation était en revanche retombée en Italie, où des violences ont fait 135 blessés dont 105 policiers samedi à Rome, même si un "black block" (partisan de l'action violente), qui dit s'être entraîné en Grèce, a averti le quotidien La Repubblica que la "guerre n'est pas finie". Une vaste opération policière a été déclenchée lundi, avec des perquisitions et des contrôles menés dans les milieux d'extrême gauche. (Lire: La police italienne réagit aux violences de samedi).

"Capitalism is crisis" ("le capitalisme, c'est la crise"), proclamait une banderole tendue sur le parvis de la cathédrale Saint-Paul à Londres, près du coeur historique du quartier d'affaires de la City, où étaient installées lundi une centaine de tentes.

Soutien de Merkel et Barroso

Comme à Londres, il régnait une ambiance de village alternatif à Francfort, où entre 150 et 200 "indignés" campaient toujours lundi aux abords de la Banque centrale européenne (BCE). Les manifestants ont été confortés par le soutien de la chancelière allemande Angela Merkel, qui a dit éprouver de la "compréhension" pour ceux qui manifestent dans la rue contre la crise.

De même, les présidents de l'Union européenne et de la Commission européenne, Herman Van Rompuy et José Manuel Barroso, ont fait part de leur sympathie pour ce mouvement, jugeant nécessaire une plus grande contribution du secteur financier pour compenser les efforts des contribuables.

ats/afp/olhor

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L'empathie d'Eveline Widmer-Schlumpf

La ministre des finances Eveline Widmer-Schlumpf a de la compréhension pour les personnes qui s'indignent contre le système financier. Le sans-gêne de certains banquiers en est la cause, a déclaré lundi la conseillère fédérale sur les ondes de la radio alémanique DRS.

"Quelques banquiers ont un comportement sans limite qui se répercute sur l'ensemble de l'économie", a expliqué Eveline Widmer-Schlumpf. Les peurs atteignent jusqu'à la classe moyenne. "Nous devons les prendre très au sérieux", a-t-elle ajouté.