La présentation "biaisée" de la crise entre la Suisse et la Libye pèse aujourd'hui encore "sur sa personne et sur l'image de sa prestation en tant que président de la Confédération", indique Hans-Rudolf Merz dans un entretien publié vendredi dans le "Tages-Anzeiger" et le "Bund" au lendemain de la mort du dirigeant libyen. C'est pour lui désormais "un énorme soulagement" d'être libéré de cette pression.
Rectifier certains points
Hans-Rudolf Merz précise qu'il doit encore "réfléchir à ce qu'il entend rectifier et le formuler précisément". Il s'agira de le faire en tenant compte de toutes les personnes impliquées et de toutes les circonstances. Quoiqu'il en soit, son voyage à Tripoli n'a certainement pas été une décision spontanée. Il avait été longuement réfléchi et préparé.
Par ailleurs, l'ancien conseiller fédéral aurait préféré que Mouammar Kadhafi soit traduit devant un tribunal international, "ce qui aurait permis de mettre en lumière tous les méfaits de ce terrible tyran". Et cela aurait peut-être aussi "permis de relativiser l'image qu'ont laissé dans l'opinion mes efforts pour obtenir la libération des otages suisses."
Micheline Calmy-Rey se réjouit pour les Libyens
Interrogée par la TSR, la présidente de la Confédération Micheline Calmy-Rey a évoqué vendredi la mort de Mouammar Kadhafi, qu'elle avait rencontré en Libye pour tenter de faire libérer les otages suisses retenus après l'arrestation d'Hannibal Kadhafi à Genève.
"J'aurais préféré qu'il soit jugé, parce qu'il a des comptes à rendre. Il a régné sur la Libye pendant 42 ans, une dictature sanglante. Il est mort comme il a régné", a déclaré la cheffe des Affaires étrangères, qui dit ne pas avoir de sentiment de vengeance. Elle se réjouit pour la population libyenne qui "mérite notre admiration".
Interview de Micheline Calmy-Rey
ats/pima