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Les domestiques de Kadhafi placés aux Etats-Unis

Hannibal Kadhafi. [EPA/Morten Juhl]
Les deux domestiques qui avaient dénoncé Hannibal Kadhafi avaient disparu de la circulation peu après l'affaire. - [EPA/Morten Juhl]
En danger en Suisse, les deux domestiques qui avaient dénoncé Hannibal Kadhafi en 2008 à Genève avaient été placés au printemps 2009 aux Etats-Unis pour des raisons de sécurité, selon une information de la TSR. Ils travaillaient à Washington pour l'ambassade de Suisse.

Quelques mois après avoir dénoncé une maltraitance de la part d'Hannibal Kadhafi et son épouse Aline, en juillet 2008 à Genève, les deux domestiques avaient disparu de la circulation. Ils étaient alors menacés par la famille Kadhafi, qui appelaient à la vengeance contre eux, en même temps qu'elle demandait des réparations à la Suisse, déclenchant un long conflit avec Berne, avec pour point d'orgue la détention des deux Suisses Max Göldi et Rachid Hamdani.

Selon une enquête de la TSR, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) avait en fait placé les deux domestiques à Washington dès le printemps 2009 et ils travaillaient depuis lors pour l'ambassade de Suisse aux Etats-Unis.

Fait divers tragique

C'est un tragique fait divers qui a fait ressurgir les deux domestiques. Le 6 octobre, l'homme a renversé une piétonne à Washington, au volant d'un 4x4 de l'ambassade de Suisse, et cette femme de 65 ans n'a pas survécu à ses blessures.

L'ambassade a parlé d'un employé local, mais des médias locaux ont ensuite évoqué l'affaire, permettant d'identifier le conducteur, à savoir l'un des domestiques de Kadhafi. On supposait jusqu'ici tous deux étaient cachés quelque part en Suisse sous une fausse identité.

Pour leur sécurité

Selon une lettre confidentielle de l'ambassadeur de Suisse à Washington qu'a pu se procurer la TSR, les deux anciens employés de Kadhafi ont été exfiltrés quelques mois seulement après l'arrestation d'Hannibal.

La missive évoque des raisons de sécurité: "La Libye ne comprend pas pourquoi la Suisse permet à ces personnes de vivre sur son territoire. Et c'est notamment pour cela que nous avons considéré que leur sécurité en Suisse ne pouvait plus être garantie."

Et François Membrez, ancien avocat des domestiques, le confirme: "Quiconque figurait dans le collimateur courait en danger, et pas seulement en Libye, mais également hors des frontières de ce pays."

boi avec Ron Hochuli

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