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Nouveau Parlement, nouvel équilibre des forces

Avec le résultat des élections de dimanche, les stratégies d'alliance au sein de parlement pourraient changer. [Gaetan Bally]
Avec le résultat des élections de dimanche, les stratégies d'alliance au sein de parlement pourraient changer. - [Gaetan Bally]
Le nouveau centre-droit morcelé ne pourra rien faire sans le soutien de l'UDC ou de la gauche au National. Même unis, PLR, PDC, PBD et Vert'libéraux n'atteignent que 79 sièges sur 200, loin d'une majorité.

Les alliances varieront au gré des sujets. Elles seront capitales pour l'élection du gouvernement. Aucun parti ne sera en mesure de dicter la loi à lui tout seul au Conseil national durant la prochaine législature. Mais le renouvellement du Conseil fédéral et la succession de Micheline Calmy-Rey donneront le ton des ententes possibles au sein de l'Assemblée fédérale, le 14 décembre.

Au Conseil national

A la Chambre du peuple, le bloc de droite - comprenant UDC, PLR, PDC, PBD et Vert'libéraux - demeure le plus fort, avec 133 voix. C'est une de plus qu'à la fin de la dernière législature. Traditionnellement, la droite impose sa vision dans nombre de domaines, économiques et fiscaux en tête.

En revanche, l'alliance UDC-PLR a perdu de sa force de frappe, puisqu'elle ne compte désormais plus que 84 voix, soit dix de moins que lors de la dernière session. Elle a réussi jusqu'ici à régenter la politique des étrangers ou à éviter l'imposition des bonus des top managers.

Sans UDC, la nouvelle nébuleuse de centre-droit n'obtient pas la majorité absolue de 101. Cela n'empêche pas le Parti bourgeois démocratique (PBD) d'appeler les autres formations à institutionnaliser leur collaboration, en se réunissant par exemple avant chaque session des Chambres fédérales pour élaborer des positions communes.

Positionnement incertain des nouveaux venus

La grande incertitude provient du positionnement des nouveaux venus. Avec seulement trois élus durant la dernière législature, les Vert'libéraux se sont fondus dans les positions du groupe parlementaire démocrate-chrétien qui les a recueillis. Avec douze fauteuils, ils devront désormais sortir du bois. Les profils des élus sur smartvote font apparaître des avis unis en faveur de l'environnement par exemple. Des divergences apparaissent cependant dans la politique sociale avec des positions très restrictives pour certains.

Le PBD s'est quant à lui montré jusqu'ici très fidèle aux positions gouvernementales. Le renforcement du groupe et une réelection de sa conseillère fédérale Eveline Widmer-Schlumpf pourrait modifier la donne. Les nouvelles formations auront besoin de se démarquer de leurs concurrents potentiels en vue des élections de 2015.

Questions environnementales et sociales

Le camp PDC-PBD-Verts libéraux est désormais en mesure de former une majorité confortable aussi avec la gauche. Jusqu'ici, cette alliance n'atteignait que 99 voix. Avec 110 suffrages, elle pourra plus facilement influencer la politique de l'environnement et de l'énergie.

Pour les questions sociales, entre autres, le camp rose-vert demeurera esseulé, avec ses 61 voix au lieu de 63. Les trois sièges supplémentaires gagnés par le PS ne comblent pas la défaite de cinq Verts. Unie à l'UDC, la gauche maintient sa capacité de bloquer des projets, cumulant 115 voix (contre 121 jusqu'ici). Cette alliance, dite contre nature puisque motivée souvent par des buts divergents, a par exemple eu raison de la 11e révision de l'AVS ou des cours de répétition à l'étranger.

Six électrons libres

C'est plus l'importance des sujets sabordés que le nombre qui crée le mythe de l'alliance contre nature. Des chercheurs des Universités de Fribourg et de Zurich ont démontré récemment que les accords UDC-gauche sont un phénomène surévalué. Ils ne constituent que 3% des cas au cours des huit dernières années. Les ententes de centre-gauche ont aussi nettement perdu en signification.

Si durant la législature 1999-2002, le PS et le PDC s'opposaient au PLR et à l'UDC lors de 23% des votes, cette proportion a reculé à 13% au cours des quatre dernières années.

En plus des blocs définis, le National comptera six électrons libres, à l'instar de deux léguistes ou autre représentant du MCG, qui devront négocier une place éventuelle dans des groupes parlementaires. Leur capacité à infléchir le cours de la politique semble plus que réduite.

Au Conseil des Etats

En face, le Conseil des Etats ne devrait pas subir de grand chambardement. Même si seuls 27 sièges sur 46 sont répartis pour l'heure, la gauche y restera nettement minoritaire, malgré la victoire de Pascale Bruder en Argovie. Idem de l'UDC, qui a échoué dans sa tentative de prendre l'assaut à la Chambre des cantons. Celle-ci restera donc un bastion majoritairement en mains du PDC et du PLR.

Emanuela Tonasso/ ats

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Le PS renforce sa position en Suisse romande

La composition de la députation romande à Berne est plus "traditionnelle" que l'alémanique. Les Vert'libéraux et le PBD sont pratiquement absents en Suisse romande alors qu'ils prennent leur envol outre-Sarine. Le succès du PS est aussi plus marqué en Suisse romande.

Les nouveaux partis, PBD et Vert'libéraux, engrangent un seul succès dans le canton de Vaud avec Isabelle Chevalley. "Ces partis sont neufs en Suisse romande. Ils ont tenté leur chance au niveau communal et national, mais encore jamais au niveau cantonal", a relevé le politologue Werner Seitz.

Le PS renforce sa position en Suisse romande. Il gagne quatre sièges (sur 15 au total en Suisse romande). Le parti à la rose gagne du terrain à Fribourg, en Valais et dans le canton de Vaud (2).

ats