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Les accords fiscaux bilatéraux ne plaisent pas à l'UE

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L'Europe examine les accords fiscaux que la Suisse a conclus avec l'Allemagne et la Grande-Bretagne. - [MARTIN RUETSCHI]
Les accords fiscaux de la Suisse avec l'Allemagne et la Grande-Bretagne posent problème. C'est en tout cas l'avis de la Commission européenne qui se dit prête à prendre des "mesures correctives si nécessaire.

Les accords fiscaux que la Suisse a conclu avec l'Allemagne et la Grande-Bretagne sont problématiques aux yeux de la Commission européenne. Le commissaire chargé de la fiscalité Algirdas Semeta a indiqué mardi que la Commission européenne est prête, si besoin est, à prendre "des mesures correctives".

Algirdas Semeta comprend l'intérêt des Etats membres à trouver des solutions pour que l'argent retourne dans leurs caisses. La conclusion de tels accords, qui permet la taxation de biens dissimulés dans des pays tiers, est "très attractive", a-t-il poursuivi en donnant officiellement sa position sur le sujet devant le Parlement européen à Strasbourg. Il faut toutefois que la compétence des Etats membres et de la Commission européenne dans ce domaine soit respectée.

Des "mesures correctives" sont envisagées

La Commission n'apprécie pas que de tels accords portent sur des domaines restant, selon elle, de sa compétence. Et le commissaire Semeta de tonner: "nous n'hésiterions pas, si besoin est, à prendre des mesures correctives". La Commission pourrait en dernier recours déclencher contre l'Allemagne et la Grande-Bretagne une procédure pour infraction.

Cela pourrait être le cas si Bruxelles conclut que les accords bilatéraux passé avec la Suisse violent les directives européennes sur la fiscalité de l'épargne ou l'accord bilatéral conclu entre Bruxelles et la Suisse dans ce domaine.

Question posée début octobre

Début octobre, la commission des affaires économiques et monétaires du Parlement européen avait posé des questions à la Commission européenne sur le sujet. Elle voulait notamment savoir si les Etats membres de l'Union européenne (UE) avaient le droit individuellement de passer des accords bilatéraux.

Elle souhaitait savoir aussi si ces accords fiscaux violent ou non la directive européenne sur la fiscalité de l'épargne. Si la Commission en arrivait aux conclusions que c'était le cas, elle pourrait en dernier recours déclencher une procédure pour violation de cette directive contre l'Allemagne et la Grande-Bretagne.

ats/pbug/pym

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Accords contre l'évasion fiscale efficaces selon l'OCDE

Près de 14 milliards d'euros de recettes fiscales supplémentaires ont été récupérés ces deux dernières années dans vingt pays grâce aux accords internationaux passés pour lutter contre l'évasion fiscale, a annoncé mardi l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

"Nous pouvons espérer multiplier ce montant dans les années à venir", a déclaré le secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurria, ouvrant à Paris le 4e Forum mondial sur la transparence et l'échange de renseignements à des fins fiscales. Ces sommes, a-t-il souligné, apporteront "une contribution substantielle à la consolidation budgétaire" dans de nombreux pays contraints d'accroître la pression fiscale pour faire face à la crise.

"Il est important que chacun apporte une juste contribution". L'OCDE a précisé que les mesures prises contre l'évasion fiscale depuis deux ans ont rapporté plus d'un milliard d'euros à la France, 1,8 milliard à l'Allemagne, 1,4 milliard aux Etats-Unis, 150 millions à l'Australie ainsi que 260 millions à l'Espagne comme au Royaume-Uni.

Selon l'organisation, plus de 100.000 contribuables ont divulgué leurs actifs (dont 30.000 aux Etats-Unis, 1.350 au Royaume-Uni, 4.700 en France et 25.000 en Allemagne). "Il n'est plus possible de dissimuler des avoirs ou des revenus sans risquer d'être démasqué", a assuré Angel Gurria.

Le secrétaire général de l'OCDE a salué les "changements majeurs" opérés par le Liechtenstein dans sa législation fiscale, évoquant aussi la Belgique, la Malaisie, le Luxembourg et les Philippines. "Sur les 59 pays (passés) au crible jusqu'à présent, 32 ont amendé leur législation ou leurs règlements pour qu'ils soient conformes aux standards internationaux", s'est-il félicité.