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Une nouvelle initiative protectionniste est lancée

cretegny [Laurent Gillieron]
Le vigneron genevois Willy Cretegny est le fer de lance de l'initiative. - [Laurent Gillieron]
Partisans d'un développement économique responsable, une quinzaine de viticulteurs romands lance une initiative populaire intitulée "Pour une économie utile à tous". Ils ont jusqu'au 1er mai 2013 pour récolter les 100'000 signatures nécessaires. Le délai a été publié mardi dans la "Feuille fédérale".

Avec à sa tête le Genevois Willy Cretegny, le groupe des initiants est le même que celui qui avait tenté de lancer le référendum contre l'introduction du principe du Cassis de Dijon en 2009. Ils avaient échoué en dépit du soutien des Verts et de l'UDC.

"Nos chances sont meilleures cette fois-ci", a expliqué à l'ats leur porte-parole Laurent Duvanel. Il est vrai qu'ils doivent récolter 100'000 signatures au lieu de 50'000 pour un référendum, mais le délai de récolte pour une initiative est beaucoup plus long que pour un référendum.

Et surtout leur discours s'est élargi, l'emploi est devenu une de leurs principales préoccupations. L'initiative veut agir directement sur la politique économique et plus précisément sur les règles en matière de concurrence.

Le plein emploi comme objectif

L'objectif de la politique économique "doit être le plein emploi, la diversité économique, le respect de l'environnement et des ressources naturelles ainsi que du tissu social et économique local". Selon les initiants, il n'y pas que les agriculteurs et les viticulteurs à souffrir du libre-échange et de l'assouplissement des entraves techniques au commerce.

Pour mémoire, le principe du Cassis de Dijon veut que des marchandises légalement produites et commercialisées dans un des Etats membres de l'Union européenne (UE) ou de l'EEE peuvent être vendues en Suisse sans autre contrôle.

Le protectionnisme a le vent en poupe

De l'avis des initiants, la mouvance protectionniste a le vent en poupe et ils ont bon espoir de récolter les 100'000 signatures. "Ce qui ne veut pas encore dire que l'initiative passera, on en reparlera dans cinq ans", s'exclame Laurent Duvanel.

Les initiants sont bien décidés à chercher des appuis dans d'autres branches économiques que la leur. Pour le moment, l'initiative est soutenue par l'association genevoise des vignerons encaveurs et l'Inter-profession des vins de Genève.

ats/rber

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