Minorités: quotas dans l’administration pas respectés

La loi stipule que d’ici à 2015, la proportion de fonctionnaires fédéraux romands soit de 22% et celle des Tessinois de 7%. Or, deux ans après son entrée en vigueur, rien n'a vraiment changé. Et si la situation est préoccupante pour les Romands, elle est catastrophique pour les Tessinois, souligne L’Hebdo, qui a dû batailler pour obtenir ces chiffres auprès de l'Office fédéral du personnel (Ofper).

Le DFAE bon élève

Au niveau des départements fédéraux, seul celui des Affaires étrangères (DFAE) respecte le pourcentage de Latins prévus par la loi. Sur les 309 collaborateurs de Micheline Calmy-Rey, on compte 28,9% de Romands et 12% de Tessinois. Le Département fédéral de l’économie (DFE) respecte les quotas en ce qui concerne les premiers (23,4%), mais pas en ce qui concerne les deuxièmes (1,4%).

Quant aux cinq autres départements fédéraux, aucun n’atteint les quotas. Et c’est le Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS) qui pèche le plus, avec seulement 10,3% de Romands et 1,1% de Tessinois.

Aucun cadre latin dans plusieurs entités de l'armée

Pire encore concernant le ministère d’Ueli Maurer, il est celui ayant le plus de sections sans aucun cadre latin: Armasuisse, le Secrétariat général, la formation supérieure des cadres de l’armée, la direction du DDPS, la base d’aide au commandement, l’Office fédéral du sport ne comprennent aucun Latin.

L'hebdomadaire pointe encore du doigt d’autres cancres du plurilinguisme comme l'Office fédéral de l'énergie (OFEN), l'Office vétérinaire fédéral (OVF), MétéoSuisse ou encore l'Office fédéral du développement territorial (ARE).

Les bons élèves sont - la liste n’est pas exhaustive - l'Office fédéral de la culture (OFC), avec ses deux cadres latins (100%), le Bureau fédéral de l'égalité, l'Office fédéral de l’agriculture ou encore la Bibliothèque nationale.

Fronde politique

Cette situation ne manque pas de faire réagir les politiques. Les parlementaires latins qui sont engagés dans ce débat disent leur mécontentement. Christophe Darbellay (PDC/VS) note que l'armée est devenue un "ghetto linguistique, c’est mauvais pour le pays". Ignazio Cassis (PLR/TI) estime quant à lui que la cohésion de la Suisse est en danger.

Interrogé par L’Hebdo, le Tessinois compte monter aux barricades lors de la prochaine session d'hiver des Chambres en proposant des mesures pour remédier à la situation. Ignazio Cassis préconise des "incitations financières positives et négatives pour les chefs d’offices". Les salaires de ces derniers varieraient en fonction des quotas atteints ou non en matière de représentativité des membres des minorités linguistiques aux postes-clés.

hof