"Tous ensemble pour l'emploi, tous ensemble on se battra!", ont scandé les manifestants en cheminant au centre-ville. Le défilé s'est déroulé dans une ambiance bon enfant en présence de nombreux élus, dont la conseillère aux Etats Géraldine Savary et plusieurs conseillers nationaux.
Le syndic de Nyon Daniel Rossellat s'est joint aux manifestants en fin de cortège, devant le château. "Je suis touché de voir que vous êtes venus si nombreux", a lancé Celio Rodrigues, président de la commission du personnel de la production de Novartis Nyon. "Je ne m'attendais pas à un soutien aussi important de la population", a-t-il encore ajouté. Certains manifestants portaient un bandage pour signaler "une région blessée mais prête à se battre".
Novartis veut fermer un site rentable "pour économiser 20 millions de francs en 2020 alors que l'entreprise fait plus de 10 milliards de bénéfice par an", s'est-il indigné.
Soutien politique varié
Les employés ont salué le large soutien populaire et politique dont ils bénéficient dans le canton et au-delà. "Nous ne sommes pas défaitistes. Nous avons un soutien qui va de la gauche à la droite, de Prangins à Berne. C'est du jamais vu", a relevé Jacob Zijlstra, président d'une commission du personnel. (Lire: Vague de licenciements)
Pour les manifestants - un millier selon la police, 2500 selon les organisateurs - l'objectif est clairement le maintien du site de production de Nyon-Prangins où travaillent environ 700 personnes. La délégation de négociation a demandé a rencontrer le directeur général de Novartis Joe Jimenez la semaine prochaine.
Elle entend lui proposer des alternatives pour sauver les emplois. "Monsieur Jimenez, il est possible de se tromper. Montrez que vous êtes capable de revenir sur cette décision", a déclaré Yves Defferrard, syndicaliste à Unia.
"Grand pas en avant"
Jeudi et vendredi, les conseillers d'Etat vaudois Philippe Leuba, Pascal Broulis et Pierre-Yves Maillard ont rencontré à Lausanne la direction de Novartis, dont Joe Jimenez et Daniel Vasella, le président du conseil d'administration.
Un groupe de travail étudiera certaines propositions en vue du maintien du site. "C'est un grand pas en avant", "un signal très fort", entendait-on parmi les manifestants. "Tout le gouvernement vaudois est derrière les employés nyonnais.
A Bâle, on a un peu de soutien mais il est plus souple qu'à Nyon", a relevé Jean-Marc Koenig, président de la commission du personnel CCT à Bâle, venu à Nyon en compagnie d'une quarantaine de collègues.
"Mais cette mobilisation en Suisse romande peut nous aider indirectement. C'est ici que la bagarre peut se gagner", a-t-il ajouté Le 29 octobre dernier, une première manifestation s'était tenue à Bâle contre la décision du groupe pharmaceutique de supprimer 2000 emplois dans le monde, dont 760 à Bâle et 320 à Nyon. Environ un millier de personnes y avaient participé. (Lire: Licenciements chez Novartis)
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