Il faut trouver des voies qui permettent "d'optimiser" la communication entre l'armée et la police, a déclaré samedi Karin Keller-Sutter, présidente de la Conférence des directeurs cantonaux de justice et police (CCDJP) à la radio alémanique DRS.
Il s'agit notamment de régler à partir de quel moment les cantons devraient avoir l'autorisation de transmettre à l'armée un avis de danger d'atteinte à la sécurité publique. Mais comme dans toute procédure pénale, il faut que la présomption d'innocence soit respectée, "on marche donc sur la corde raide", a poursuivi Karin Keller-Sutter.
La mort d'une jeune femme tuée par son compagnon avec un fusil militaire a cependant ravivé le débat. (Lire: Homicide en Valais)
Le secrétaire général de la CCDJP Roger Schneeberger estime lui aussi qu'il n'est pas possible de mettre rapidement en place un échange automatique d'information. La loi actuelle ne le permet pas forcément. "Il faudra peut-être une modification de la loi", a dit Roger Schneeberger sur les ondes de la DRS.
Eliminer au mieux les risques
La Conférence des autorités de poursuite pénale de Suisse (CAPS) se penchera également sur ce thème. Son président Félix Bänziger, procureur général du canton de Soleure, a indiqué à la "SonntagsZeitung" qu'une procédure complète se doit d'éliminer le plus de risques possibles.
Jusqu'à présent, le procureur général fait saisir immédiatement toutes les armes d'un suspect lorsque celui-ci a commis un délit dans lequel une arme a joué un rôle. Cela ne se fait pas forcément en cas de simples menaces, ce qui pourrait changer, a expliqué Félix Bänziger.
"Nous pourrions contribuer à sensibiliser à cette problématique les personnes qui mènent les procédures dans l'ensemble de la Suisse et les motiver à accorder plus d'importance au danger des armes militaires", a-t-il ajouté.
ats/mre
Groupe de travail au Valais
Le canton du Valais ne veut pas non plus rester inactif après le drame du vendredi 4 novembre. Jean-Pierre Gross, procureur général valaisan, a indiqué jeudi qu'un groupe de travail a déjà été mis sur pied "pour voir sur quelles bases légales nous pouvons retirer l'arme militaire dans le cas d'une instruction.
Une directive pourrait indiquer aux policiers la marche à suivre". Selon Jean-Pierre Gross, dans l'affaire de St-Léonard, "le séquestre (de l'arme militaire) ne s'imposait pas. Mais s'il avait été ordonné, ça ne m'aurait pas choqué". Le jeune homme de 23 ans avait en effet déjà eu affaire à la justice valaisanne.
Son arme militaire n'avait toutefois pas été saisie. Il avait été inculpé en 2010 pour différentes infractions contre le patrimoine ainsi que pour consommation de stupéfiants. Il avait en outre été condamné en 2008 à une peine pécuniaire avec sursis pour menaces et dommages à la propriété.