Près d'un siècle après la convention conclue entre le canton de Genève et la Confédération, le premier coup de pioche du chantier de la liaison ferroviaire Cornavin-Eaux-Vives-Annemasse (CEVA) a été donné mardi matin à Genève. L'inauguration est prévue pour 2017.
Doris Leuthard, cheffe du Département de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC), le président du gouvernement genevois Mark Muller, le patron des CFF Andreas Meyer, ainsi que le président du Conseil régional Rhône-Alpes Jean-Jack Queyranne ont détruit un heurtoir de voie ferroviaire à la gare de marchandises de La Praille.
Le geste symbolise la fin du "cul-de-sac" entre les réseaux ferrés suisse et français de part et d'autre de l'agglomération genevoise. La cérémonie s'est déroulée devant deux locomotives affrétées pour l'occasion, l'une de 1912 (date de la convention entre Genève et la Confédération), l'autre flambant neuve construite en 2011.
Revitalisation du développement
Dans son discours, Doris Leuthard a rappelé que le chantier du CEVA inaugure une série de grands projets ferroviaires en Suisse romande. Elle a aussi souligné la volonté du Conseil fédéral de répondre à la hausse de la demande en transport public.
"CEVA va générer une revitalisation du développement urbain dont Genève a grand besoin. Plus de mille logements seront construits autour des gares de Lancy-Pont-Rouge, Genève-Eaux-Vives et Chêne-Bourg", a pour sa part relevé le conseiller d'Etat Mark Muller.
D'une longueur totale de 16 kilomètres, dont 14 sur territoire suisse, la ligne ferroviaire CEVA relie Cornavin à Annemasse via cinq gares dont la conception a été confiée au bureau d'architecture Ateliers Jean Nouvel: Lancy-Pont-Rouge, Carouge-Bachet, Champel-Hôpital, Genève-Eaux-Vives et Chêne-Bourg.
Le tracé de CEVA est majoritairement souterrain et nécessite la construction de deux tunnels et de plusieurs tranchées couvertes. Deux ponts, l'un sur l'Arve, l'autre sur la Seymaz, viennent compléter les ouvrages à réaliser sur six ans.
Lien pour l'agglomération
En connectant les réseaux CFF et SNCF aujourd'hui en "cul-de-sac" ferroviaire, le CEVA permettra de créer un réseau régional (RER) à l'échelle de l'agglomération franco-valdo-genevoise, qui correspondra à la fusion du réseau régional genevois et d'une partie du réseau TER Rhône-Alpes.
CEVA couvrira un périmètre situé entre les gares de Lausanne, Bellegarde, Annecy, Saint-Gervais et Evian. Un bassin de population de près d'un million d'habitants se trouvera ainsi connecté sur un réseau ferroviaire de 230 kilomètres.
Le coût du CEVA s'établit à 1,567 milliard de francs, études comprises, financé à hauteur de 55,47% par la Confédération et de 44,53% par le canton de Genève. Ce financement fait l'objet d'une convention entre la Confédération, la République et canton de Genève et les CFF.
agences/vkiss