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Le personnel de Novartis à Nyon débrayera mercredi

Plus de 2000 personnes avaient manifesté samedi dernier à Nyon contre la fermeture du site.
Plus de 2000 personnes avaient manifesté samedi dernier à Nyon contre la fermeture du site.
Le directeur général de Novartis, Joe Jimenez, n'a toujours pas répondu à l'invitation à rencontrer le personnel du site de Nyon-Prangins (VD) que le groupe pharmaceutique veut fermer. Les employés entendent ne pas céder sur un point qu'ils jugent légitime et annoncent une courte grève mercredi.

Joe Jimenez avait jusqu'à mardi 15h00 pour répondre. "Il ne s'est pas signalé, même pas pour dire non", a indiqué à l'ats Yves Defferrard, du syndicat Unia. Selon lui, il est envisagé de faire appel à quelques élus afin d'essayer d'obtenir une rencontre entre l'Américain et un groupe de trois à six personnes seulement.

Débrayage vindicatif

Réuni en assemblée générale extraordinaire, le personnel a voté une petite grève d'avertissement, ou un mouvement d'humeur selon Yves Defferrard, pour mercredi matin de 8h00 à 10h00. L'objectif consiste à rappeler qu'il y a nécessité à rencontrer Joe Jimenez, "de manière pacifique afin de recevoir un minimum de garanties".

L'ambiance n'était pas au beau fixe après la publication mardi dans Le Matin d'une interview du directeur de Novartis pour la Suisse, Armin Zust. (Lire aussi: Le directeur de Novartis Suisse "désolé" pour Prangins). Celui-ci justifie la décision de fermer le site de Prangins, qui doit laisser 320 personnes sur le carreau, en précisant vouloir en "diminuer l'impact sur la vie des employés". Pour Armin Zust, qui parle de choix mûrement réfléchi, le transfert des activités à Wehr, en Allemagne, permettront de diminuer de moitié les coûts de production. "Le potentiel d'économies pour Prangins représente au minimum 200 millions de francs pour l'ensemble des plans annoncés le 25 octobre".

Rôle mineur du franc fort

Selon lui, le groupe rhénan n'utilise que 50% de ses capacités de production pour les semi-solides (pommades, gels et sirops notamment). Novartis a toutefois étudié plusieurs scénarios de restructuration, comme un transfert de la production OTC (médicaments sans ordonnance) de Wehr à Nyon.

Après analyse approfondie, le géant pharmaceutique a tranché pour une délocalisation vers Wehr, avec des économies de 50% sur les coûts de production. Autre atout du site allemand: il est certifié par l'autorité de santé américaine, ce qui permet d'exporter vers les Etats-Unis ce qu'on y produit, a encore noté Armin Zust.

Le franc fort "a joué un rôle mineur" dans la décision de fermer le site nyonnais. Mais en produisant dans la zone euro, "nous diminuons le risque de change puisque nous fabriquons et vendons dans la même monnaie", a relevé le directeur de Novartis pour la Suisse.

Démotivation totale

Ces propos ont donc été très mal reçus du côté de Nyon. "Les gens se sont trouvés déstabilisés et n'avaient plus guère envie de travailler", a dit Yves Defferrard. "La journée avait pourtant bien commencé avec une rencontre riche d'explications avec les directions européenne et locale de Novartis", a précisé le syndicaliste.

ats/olhor

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