Les températures moyennes de la première moitié du mois se situent entre 3 et 7 degrés, soit bien en-dessus des moyennes pour un mois de novembre, écrit mercredi SF Meteo, le service météorologique de la télévision alémanique.
Les valeurs ont été extrêmes par endroits: il a fait 24,1 degrés à Glaris le 5 novembre, soit les plus hautes températures enregistrées dans la région depuis 1958. MétéoSuisse partage ce constat. Jusqu'à présent, le temps a été beaucoup plus doux dans certains endroits qu'en moyenne sur plusieurs années, indique un porte-parole.
Sécheresse
Et cela ne changera pas la semaine prochaine. Mais on ignore ce qui se passera durant la dernière semaine du mois, souligne l'Office fédéral de météorologie et de climatologie.
A cela s'ajoute la sécheresse. Les dernières importantes pluies au nord des Alpes remontent au 19 octobre, selon SF Meteo. En novembre, seuls quelques litres par mètres carrés sont tombés ça et là en Suisse romande et il n'a encore pas plu dans plusieurs endroits outre-Sarine. Et aucunes précipitations ne sont prévues cette semaine.
"La conjugaison de températures douces et de sécheresse est étonnante en cette saison", relève le nivologue et météorologue indépendant Robert Bolognesi, dans une interview publiée mercredi par le journal "Le Temps".
Manque de neige
La branche touristique en souffre. Dans certains endroits, les canons à neige, toujours plus utilisés par les stations (voir ci-contre), ne peuvent pas fonctionner car même durant la nuit, les températures ne descendent pas en-dessous de zéro. Ils n'ont pu être utilisés qu'au-dessus de 3000 mètres.
Certaines stations de sports d'hiver mettront leurs remontées mécaniques en marche plus tard que prévu. Verbier, qui est habituellement la première à lancer la saison en Valais, a repoussé son ouverture au 3-4 décembre, lit-on sur son site internet.
Outre-Sarine, les installations de la région d'Andermatt (UR) auraient dû commencer à fonctionner le 12 novembre, mais la saison débutera au plus tôt le 26 novembre, a-t-on indiqué à l'ats. A Davos (GR), où le mercure dépasse le 9 degrés durant la journée, l'hiver commencera une semaine plus tard que prévu, soit le 26 novembre. Dans quelques stations, la saison a toutefois déjà démarré. En Valais, à Saas-Fee et Zermatt, 50 km de pistes sont ainsi déjà praticables.
"Climat désertique"
Pour Robert Bolognesi, les pluies de cet été n'ont pas comblé l'absence de précipitations de ce printemps. "On va battre des records historiques de sécheresse cette année, surtout dans le Valais central", estime-t-il dans les colonnes du "Temps".
Sion enregistre un record avec seulement 300 mm de précipitations en 2011, contre 700 mm de moyenne annuelle. En dessous de 250 mm, on considère qu'il s'agit d'un climat désertique, relève l'expert. Dans cette région, il peut certes encore pleuvoir ces prochaines semaines, mais "il faudrait un déluge pour compenser le manque d'eau avant la fin de l'année".
Conséquences: cette année sèche et chaude a prolongé la fonte des glaciers, qui n'ont pas de couche neigeuse pour les protéger puisqu'elle était déjà très mince au printemps. Les plus petits d'entre eux exposés plein sud n'arrivent plus à se régénérer et pourraient disparaître d'ici à une trentaine d'années, prévient Robert Bolognesi. Sans le stockage naturel de l'eau dans les barrages, "toute l'écologie et l'économie de la région seraient perturbées lors d'une année comme celle que nous venons de vivre".
ats/cab
Canons à neige toujours plus utilisés
La Suisse compte 1774 installations de remontées mécaniques (sans les petits téléskis) dont 453 en Valais et 175 sur Vaud et Fribourg, selon les chiffres de l'association des Remontées mécaniques suisses.
Le secteur a réalisé un chiffre d'affaires de plus 800 millions de francs l'hiver 2010/11. Environ 250 millions de personnes ont été transportées.
Etant donné le changement climatique, les Remontées mécaniques suisses font de plus en plus appel aux canons à neige. De 2000 à 2010, la part de l'enneigement technique des pistes est passée de 7 à 36%.
En comparaison européenne, cette proportion est de 21% (chiffres 2009/10) en France et de 62% (chiffres 2008/09) en Autriche.