Il est "outrancier et absurde" d'affirmer que Bulat Chagaev, sous le coup d'enquêtes pénales à Neuchâtel et Genève, cherche à s'enfuir, assure jeudi l'avocat de l'homme d'affaires tchétchène, Me Jacques Barillon.
Dans un communiqué, Me Barillon souligne que son client, lorsqu'il a appris être l'objet d'une enquête pénale, a lui-même "souhaité être entendu le plus vite possible afin de fournir toutes explications et pièces utiles" aux procureurs genevois Yves Bertossa et Jean-Bernard Schmid. Cette audition aura lieu le 24 novembre et "était donc prévue et attendue depuis une semaine".
Par souci de transparence, l'homme d'affaires "prend l'initiative de communiquer qu'il sera entendu en qualité de prévenu, c'est-à-dire de personne soupçonnée d'avoir commis un délit".
Rencontre Chagaev-Bernasconi
Me Jacques Barillon a précisé dans un communiqué diffusé mercredi avoir accepté "la main tendue" par Sylvio Bernasconi, à l'occasion d'un entretien accordé mardi au 19:30 de la TSR.
Ce dernier y a déclaré que la situation du club était saine et qu'il n'existait aucune dette lors de la vente, ce que conteste la défense de Bulat Chagaev.
L'ex-patron de Xamax a rencontré son successeur jeudi soir, mais rien n'a filtré pour l'instant sur la teneur de leur conversation.
Chagaev sans-papiers?
Par ailleurs, selon Le Matin, Bulat Chagaev n'aurait aucun permis de séjour valable en Suisse et il ne disposerait que d'un simple visa, qu'il faut renouveler tous les six mois après avoir quitté le pays.
Le quotidien indique qu'un contrôle a eu lieu dans ses bureaux à Genève, et que l'homme d'affaires tchétchène n'a pas pu présenter un titre de séjour en règle. Bulat Chagaev "serait un sans-papiers expulsable à tout moment, comme tout étranger séjournant illégalement sur le territoire suisse".
ats/boi
Un nouveau document à l'origine douteuse
Le Matin révèle en outre que Bulat Chagaev a présenté un autre document douteux, également à l'en-tête de la Bank of America, à la Swiss Football League pour la faire patienter.
Ce document est signé par un certain "Tomas Milller", avec 3 "l", une faute "qui n'a pas échappé aux enquêteurs" chargés du dossier selon le journal.
Ce document est entre les mains de la justice, tout comme une précédente lettre de la Bank of America attestant que Bulat Chagaev disposerait sur un compte de 35 millions de dollars, ajoute Le Matin.
La justice suisse a procédé depuis 10 jours à quatre perquisitions dans le cadre de cette affaire, soit les bureaux des deux sociétés de Buklat Chagaev à Genève, son domicile à Saint-Sulpice ainsi que les bureaux de Neuchâtel Xamax.