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Les Verts se cherchent une nouvelle orientation

Ueli Leuenberger dirige sa dernière assemblée avant de céder la présidence du parti au printemps prochain. [Lukas Lehmann]
Ueli Leuenberger dirige sa dernière assemblée avant de céder la présidence du parti au printemps prochain. - [Lukas Lehmann]
Réunis en assemblée des délégués samedi à Berne, les Verts suisses ont entamé un travail d'autocritique après leur défaite aux élections fédérales. Ils veulent dépasser le débat gauche-droite et apporter des solutions aux problèmes qui se posent.

"Chercher des réponses concrètes est plus utile que de débattre de la situation du parti sur l'échiquier politique. Cela ne signifie pas grand-chose de savoir que les Verts sont un peu plus à gauche ou un peu plus à droite, surtout en rapport avec la recomposition du centre élargi issu des élections du 23 octobre", a déclaré le président des Verts Ueli Leuenberger.

"Fédérer les forces vertes"

Le 23 octobre, les écologistes ont perdu 1,2% de suffrages par rapport à 2007, où ils avaient connu une forte progression. Cette défaite a entraîné la perte de cinq sièges au Conseil national. Ce qui est important aux yeux d'Ueli Leuenberger, c'est que le toit des Verts reste large.

La "largeur" de ce toit a d'ailleurs donné lieu à une discussion nourrie parmi les délégués. Alors que certains souhaitent que les Verts soient un "parti de gauche" ou un parti d'opposition, nombre de voix ont plutôt plaidé pour dépasser le débat gauche-droite. Plusieurs délégués ont aussi estimé qu'il serait faux de courir derrière les Vert'libéraux.

D'autres encore ont demandé davantage d'ouverture. "Nous devons fédérer les forces vertes", a dit par exemple le conseiller national bernois Alec von Graffenried. Selon lui, il faut veiller à garder un large toit afin qu'à long terme les Vert'libéraux y aient aussi une place.

Se concentrer sur les valeurs du parti

A l'avenir, il faudra avant tout se concentrer sur les valeurs du parti, a souligné la secrétaire générale Miriam Behrens. Dans la campagne électorale, les Verts ont ainsi eu raison de se focaliser sur la sortie du nucléaire mais ont trop peu mis en avant leurs solutions, selon l'analyse du comité directeur.

Les électeurs ont eu l'impression que les Verts voulaient certes sortir du nucléaire mais que les autres partis avaient les solutions pour y arriver, a ajouté Miriam Behrens. Une divergence de vues à l'intérieur du parti l'a en outre affaibli et "la mobilisation était également insuffisante". Le parti s'est trop peu rendu dans la rue.

Les Verts ont aussi confirmé leur volonté de permettre au peuple de se prononcer sur l'achat de nouveaux avions de combat. A l'unanimité moins une abstention, les délégués ont arrêté la procédure suivante: si la décision du Conseil fédéral est sujette à référendum, le parti lancera un référendum; dans le cas contraire, ils soutiendront une initiative qui demande un moratoire.

"Imposer des limites à la finance de casino"

Les Verts se sont aussi penchés sur la situation économique et la crise de la dette. Ils ont adopté un papier de position intitulé "Pour des marchés financiers au service de l'économie verte" qui doit, selon Ueli Leuenbegrer, "imposer des limites claires à la finance de casino".

Dans ce texte, le parti réclame des règles plus sévères pour les banques et les produits financiers, qui doivent faire l'objet d'une surveillance accrue pour une meilleure transparence du secteur. Le commerce des matières premières et des produits dérivés échappe en grande partie à toute forme de contrôle, ce qui le rend particulièrement risqué, dénoncent les écologistes.

Les Verts veulent aussi grever la spéculation à court terme d'un impôt qui la rendrait moins rentable. Les recettes de cet impôt devraient profiter à la réorientation de la politique énergétique et être investies dans l'énergie verte.

ats/sbo/hof

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