Le gouvernement tessinois est parvenu à la conclusion que la construction d'un deuxième tube est inévitable, a déclaré Marco Borradori, conseiller d'Etat tessinois en charge de l'économie (Lega).
Il s'exprimait au nom du Comité pour l'achèvement du Gothard, qui avait convié lundi la presse à Berne. Face aux travaux de remise en état du tunnel, qui ne pourront pas être renvoyés au-delà de l'année 2025, la Confédération préconise comme meilleure variante une fermeture totale durant plusieurs années.
Le Tessin refuse d'être isolé
"Nous ne pouvons pas supporter un seul jour d'isolement", a précisé Marco Borradori. Le projet présente des risques multiples pour l'économie nationale et en particulier pour le Tessin, a indiqué le conseiller national tessinois Fabio Regazzi (PDC).
A l'appui de ces déclarations, il cite une étude réalisée par l'Institut de recherches économiques de Bâle sur les conséquences socio-économiques en cas de fermeture prolongée du tunnel.
Pour son co-auteur Silvio Borner, pour faire face à la réfection du Gothard, il faut envisager parmi les variantes la construction d'un deuxième tunnel autoroutier.
"Cette solution permettrait en effet de respecter totalement les différents intérêts en jeu, y compris la disposition constitutionnelle qui impose de ne pas augmenter la capacité du trafic routier".
Il s'agit d'une alternative défendable et avantageuse tant du point de vue de la fiabilité de la liaison que de la sécurité routière. Selon Marco Borner, il est "inadmissible" de comparer les coûts d'une fermeture totale (1,2 à 1,4 milliard de francs) avec ceux d'un second tube (2,8 milliards).
"Transfert de la route au rail mis à mal"
Pour l'initiative des Alpes, l'exigence d'un second tube au Gothard "sabote" la politique de transfert de la route au rail. L'argument, selon lequel le Tessin serait isolé, est une "dramatisation artificielle", a-t-elle indiqué dans un communiqué.
Après l'ouverture du tunnel de base du Gothard fin 2016, le rail aura suffisamment de capacités pour absorber le trafic routier. Pour pouvoir chiffrer les désavantages économiques d'une fermeture, l'organisation de défense de l'environnement attend les résultats d'une étude du Secrétariat d'Etat à l'économie.
ats/mej