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Bulat Chagaev inculpé pour faux dans les titres

Bulat Chagaev et son avocat, Me Jacques Barillon, à leur arrivée pour l'audition de jeudi. [Martial Trezzini]
Bulat Chagaev et son avocat, Me Jacques Barillon, à leur arrivée pour l'audition de jeudi. - [Martial Trezzini]
Le propriétaire de Neuchâtel Xamax Bulat Chagaev a été formellement inculpé jeudi de faux dans les titres au terme de quatre heures d'audition devant le Ministère public genevois. L'homme d'affaires tchétchène a pu quitter les lieux libre. En théorie, il risque jusqu'à cinq ans de prison.

"Le procureur Yves Bertossa a confirmé l'inculpation pour faux dans les titres, sans autres commentaires", a déclaré le porte-parole du pouvoir judiciaire genevois Vincent Derouand.

Objet du délit pas révélé

L'objet du délit présumé n'a pas été précisé officiellement, mais porterait sur l'attestation bancaire au nom de la Bank of America qui était censée prouver la fortune de Bulat Chagaev. Ce document présenté par le patron de Neuchâtel Xamax indiquait que Bulat Chagaev possédait 35 millions de dollars sur des comptes de la banque américaine.

Or, c'est un faux, avait reconnu la semaine dernière la justice neuchâteloise, comme l'ont du reste révélé les nombreuses imprécisions et fautes de langue qu'il contenait. Un deuxième document, émanant aussi soi-disant de la Bank of America, était un faux.

Pas l'auteur des faux documents

Bulat Chagaev a déclaré qu'il n'était pas l'auteur des documents en question, a souligné son avocat Me Jacques Barillon. Mais il a reconnu qu'ils ne provenaient pas de la Bank of America. "Il n'a d'ailleurs jamais prétendu qu'ils était authentiques." Et Me Barillon de poursuivre: "Mon client a répondu à toutes les questions, portant sur sa vie, depuis son enfance à ce jour. Il a aussi été interrogé "sur d'autres personnes physiques, des organismes et des associations."

Jusqu'à cinq ans de prison

Bulat Chagaev ne s'est pas exprimé. Il sera reconvoqué ultérieurement pour la suite de son audition. L'homme d'affaires a quitté les lieux libre, à l'arrière d'une Mercedes noire venue le chercher, et en tentant de dissimuler son visage avec sa main. Il risquerait théoriquement jusqu'à cinq ans de prison.

Il s'agissait de la première audition, en tant que prévenu, devant un juge d'instruction suisse, de Bulat Chagaev, également poursuivi pour blanchiment d'argent et gestion déloyale. Ces deux dernières semaines, la justice suisse a procédé à quatre perquisitions dans le cadre de cette affaire, dans les bureaux des deux sociétés de Bulat Chagaev à Genève, à son domicile à Saint-Sulpice, près de Lausanne, et dans les bureaux du club de Neuchâtel Xamax.

afp/si/mej

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Des remous qui durent depuis le rachat du club

Bulat Chagaev, 51 ans, avait racheté Xamax en mai dernier à l'ancien président Sylvio Bernasconi, pour un montant estimé à 1,2 million de francs. Ses méthodes expéditives à la tête du club ont fait beaucoup de remous.

Il s'était notamment séparé abruptement de tout l'ancien staff technique et a déjà changé deux fois d'entraîneur. En août dernier, il aurait aussi menacé les joueurs. Un de ses multiples créanciers a par ailleurs réclamé sa mise en faillite et les salaires des joueurs n'ont pas toujours été versés à temps.

Plusieurs autres révélations dans les médias ont jeté le trouble sur Bulat Chagaev. La TSR notamment a indiqué que des joueurs et entraîneurs du club avaient été sous contrat non seulement avec le club mais aussi avec une société offshore appartenant au président et propriétaire du club.

Dans une perquisition, les enquêteurs seraient tombés sur des pièces qui attestent d'arrangements entre cette société offshore et des joueurs et entraîneurs recrutés depuis l'été.

Ces contrats seraient contraires au règlement de la Swiss Football League. Celle-ci a par ailleurs déjà dénoncé à trois reprises le club de La Maladière, notamment pour ne pas avoir fourni des attestations du paiement des charges sociales.