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La gauche à l'assaut du Conseil d'Etat vaudois

Les socialistes vaudois soutiennent Béatrice Métraux pour la succession de Jean-Claude Mermoud. [GPS STR-Keystone]
Les socialistes vaudois soutiennent Béatrice Métraux pour la succession de Jean-Claude Mermoud. - [GPS STR-Keystone]
La victoire du ticket rose-vert au Conseil des Etats renforce l'espoir de la gauche de ravir la majorité au gouvernement vaudois. Dimanche, les électeurs devront choisir le successeur du conseiller d'Etat UDC Jean-Claude Mermoud, décédé en septembre.

Pour cette complémentaire, l'UDC Pierre-Yves Rapaz affrontera la Verte Béatrice Métraux. Le centriste Emmanuel Gétaz, de Vaud Libre, tentera d'arbitrer le duel. Robert Gurtner, alias le chansonnier Ted Robert, complète l'affiche. Avec quatre candidats, un ballottage général est probable au 1er tour. Le 2e tour est agendé au 18 décembre.

La facile réélection de la conseillère aux Etats socialiste Géraldine Savary et de son collègue écologiste Luc Recordon donne des ailes à la gauche. Ce week-end, l'alliance rose-verte a bien fonctionné, au contraire de celle de droite où les coups de crayons ont été nombreux entre libéraux-radicaux et UDC. Ce scénario pourrait se reproduire le 27 novembre.

Pierre-Yves Rappaz au micro. [JEAN-CHRISTOPHE BOTT/Keystone]
Pierre-Yves Rapaz au micro. [JEAN-CHRISTOPHE BOTT/Keystone]

Pierre-Yves Rapaz, 44 ans, viticulteur-agriculteur à Bex, ne fait pas l'unanimité à droite. Ce député expérimenté, chef de groupe au Parlement, a promis de gommer son profil "blochérien" et d'endosser le costume d'homme d'Etat. "Je suis prêt!" dit-il sur ses affiches où il se présente sous l'étiquette "centre droite vaudois".

Verte et syndicaliste

Députée depuis 2007, Béatrice Métraux, 56 ans, s'est rapidement fait un nom dans les travées du Grand Conseil. Cette juriste de formation dirige la FSF, le principal syndicat de la fonction publique vaudoise. Française d'origine, en Suisse depuis 1981, elle a été élue syndique de la commune rurale de Bottens.

L'écologiste part avec l'avantage, car l'efficacité électorale de l'alliance rose-rouge-verte n'est plus à démontrer. "Mais cette élection s'annonce plus ouverte qu'il n'y paraît", avertit René Knüsel, politologue à l'Université de Lausanne.

Les deux candidats sont relativement peu connus du grand public. Un retour de balancier reste possible, si le PS se démobilise et ne soutient pas massivement la candidate verte. Les scrutins successifs pourraient lasser les électeurs, qui préféreront se concentrer sur les cantonales de mars 2012, avec un renouvellement complet du gouvernement. Dimanche, la participation a reculé à 35,8%, un des taux les plus faibles depuis l'introduction du vote par correspondance. "Ce taux pourrait encore baisser", a relevé M. Knüsel.

Voix du centre

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Les Verts vaudois ne sont pas dans une phase ascendante: ils viennent de perdre un siège au Conseil national. Difficile, en outre, de dire où iront les voix du centre. Emmanuel Gétaz, surtout connu dans les milieux artistiques, a reçu le soutien du PDC, mais pas celui des Vert'libéraux, qui ont appelé à voter blanc.

Certains - et pas seulement à droite - estiment que le siège d'un conseiller d'Etat décédé en exercice revient à son parti. Et que l'UDC, qui a obtenu presque 23% des voix aux fédérales, a légitimement droit à un conseiller d'Etat, même si Pierre-Yves Rapaz n'est pas la copie conforme de Jean-Claude Mermoud.

D'après René Knüsel, "l'électorat peut être assez proportionnaliste. Pas sûr, qu'il veuille - même à gauche - un renversement de majorité lors de cette complémentaire. Pas sûr qu'il estime ce soit le meilleur moment", estime le politologue. Les élections cantonales de mars constitueraient un meilleur calendrier.

ats/nr

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