Bruno Zuppiger, âgé de 59 ans, a été désigné à l'unanimité, a indiqué lundi la direction de l'UDC zurichoise. Les sections ont jusqu'à mardi soir à minuit pour faire connaître leurs candidats à la candidature. Le groupe parlementaire fera son choix le 1er décembre. L'élection au Conseil fédéral a lieu le 14 décembre.
Capable de compromis
Devant les médias réunis à Berne, Bruno Zuppiger a rappelé que les autres partis l'ont toujours considéré comme un candidat capable de faire des compromis lors de sa tentative précédente pour entrer au Conseil fédéral. Cela avait été le cas en 2008 lors du départ de Samuel Schmid, C'est finalement Ueli Maurer qui avait été élu. A l'époque, l'UDC avait opté pour un ticket Christoph Blocher/ Ueli Maurer.
"Je n'avais pas été choisi par mon parti en raison de qualités personnelles insuffisantes mais parce qu'il y avait des personnes plus qualifiées que moi", a déclaré Bruno Zuppiger. La semaine dernière, le président de l'UDC Toni Brunner l'a approché. Ensuite, vendredi, Bruno Zuppiger a rencontré Christoph Blocher et le conseiller fédéral Ueli Maurer pour leur signifier qu'il était à disposition du parti. "Tous les trois m'ont clairement soutenu", a-t-il ajouté.
Trois autre candidats
Trois autres candidats UDC pour le Conseil fédéral se sont déjà fait connaître: le conseiller aux Etats schaffhousois Hannes German, le conseiller d'Etat thurgovien Jakob Stark et le conseiller national vaudois Guy Parmelin.
Dans le canton de Zoug, c'est la candidature du conseiller d'Etat UDC Heinz Tännler qui doit encore être confirmée mardi soir par une assemblée. Des politiciens zougois du PLR, du PDC et du PS soutiennent le conseiller d'Etat. De son côté, le conseiller national fribourgeois Jean-François Rime ne s'est pas encore exprimé clairement.
ats/cab
Les leçons de l'échec aux Etats
Une phase de discussions s'ouvre au sein de l'UDC, après son échec à l'élection au Conseil des Etats. Pour le politologue Oscar Mazzoleni, les débats pourraient déboucher sur des conflits internes entre les ailes dure et modérée. Le choix du ou des candidats à l'élection au Conseil fédéral donnera une première indication.
L'UDC a perdu deux sièges au Conseil des Etats alors qu'il voulait obtenir davantage de sénateurs. Cela signifie que "la stratégie actuelle ne va pas de soi", estime Oscar Mazzoleni, enseignant en sciences politiques à l'Université de Lausanne, interrogé lundi par l'ats.
L'UDC doit réfléchir si elle doit maintenir la ligne dure qui la caractérise. Mais en changeant de style afin de gagner des élections majoritaires, comme celle de la Chambre des cantons ou du Conseil fédéral, elle risquerait de décevoir une partie de son électorat.
Des frictions entre sensibilités internes sont loin d'être exclues, affirme le politologue.
Le ou les candidats qui seront désignés jeudi par le groupe parlementaire pour l'élection au Conseil fédéral permettront de comprendre comment le parti va se positionner.
Pour essayer d'éviter des crispations internes et laisser ouverte la possibilité de gagner un deuxième siège au gouvernement, il est possible que l'UDC propose deux ou plusieurs candidats, dont au moins un avec un profil modéré.
Vu l'échec lors de l'élection au Conseil des Etats des poids lourds de l'UDC, partisans de la ligne blochérienne, si le parti choisissait des candidats de la ligne dure, cela reviendrait à continuer à maintenir un profil d'opposition, affirme le politologue.