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Conseil fédéral: Zuppiger et Rime dans la course

Bruno Zuppiger (à droite) aurait détourné un héritage qu'il devait verser à des associations. [Peter Klaunzer]
Jean-François Rime et Bruno Zuppiger tenteront de reprendre le 2e siège perdu par l'UDC en 2007. - [Peter Klaunzer]
Le groupe UDC a choisi de lancer le Zurichois Bruno Zuppiger et le Fribourgeois Jean-François Rime dans la course à l'élection au Conseil fédéral le 14 décembre. Avec ce ticket réunissant un Romand et un Alémanique, quatre autres candidats restent sur le carreau, dont le Vaudois Guy Parmelin.

Le conseiller national et président de l'Union des Arts et métiers Bruno Zuppiger faisait figure de favori. De même, son collègue de la Chambre du peuple Jean-François Rime était pressenti pour l'emporter sur Guy Parmelin dans l'éventualité d'un ticket réunissant un romand et un alémanique.

En début de semaine déjà, le président du parti s'était exprimé en faveur d'un ticket trans-Sarine, estimant important d'offrir un choix au Parlement. Le groupe a ainsi suivi Toni Brunner.

Outre le Vaudois, le conseiller aux Etats schaffhousois Hannes Germann rentre bredouille, de même que le conseiller d'Etat zougois Heinz Tännler et le conseiller d'Etat thurgovien Jakob Stark.

Reprendre un deuxième siège

Venu annoncer le ticket aux médias en soirée, le chef du groupe Caspar Baader a estimé que les deux candidats disposent d'un large soutien et sont tout à fait à même de rétablir la concordance au sein du gouvernement. Ils partaient favoris.

Les deux poulains de l'UDC tenteront d'évincer Eveline Widmer-Schlumpf du gouvernement le 14 décembre. Ensuite tout est ouvert. La stratégie du parti en cas d'échec, soit les sièges gouvernementaux qui seraient alors attaqués, n'a pas été discutée, a expliqué Caspar Baader. "Vous verrez", a ajouté Jean-François Rime.

Zuppiger, un homme de consensus

Les chances de Bruno Zuppiger d'entrer au Conseil fédéral le 14 décembre prochain ne sont pas mauvaises. Le conseiller national zurichois de 59 ans suit la ligne dure de l'UDC tout en prenant parfois ses libertés. Ses adversaires politiques le trouvent agréable et ouvert au consensus.

Le nom de Bruno Zuppiger a surgi à plusieurs reprises lors de précédentes élections au gouvernement. Le Zurichois figurait alors parmi les favoris désignés par les autres partis pour son aptitude au compromis.

Dans une interview, le président du PDC Christophe Darbellay le décrit comme un politicien "solide", "bourgeois" et "qui ne provoque pas". L'homme entretient de bonnes relations avec le PLR et le PDC. Reste à savoir si l'Assemblée fédérale est disposée à élire un deuxième ministre issu du même canton et de la même commune qu'Ueli Maurer.

Rime, le bon soldat

Le conseiller national Jean-François Rime n'a rien d'un Winkelried, mais c'est un bon soldat: les batailles aux issues plus qu'incertaines ne lui font pas peur. Pour le Conseil des Etats, comme pour le Conseil fédéral, il a mené en vain trois candidatures de combat.

Propriétaire et patron d'une des premières scieries de Suisse, économiste et chasseur, le Fribourgeois sait prendre des risques. Il n'a pas décroché la timbale jusqu'à présent, mais son prestige dans son parti en a bénéficié, sa notoriété outre-Sarine aussi.

Lui, l'ex-radical, défend la ligne de l'UDC avec conviction, détermination et sang-froid: attaquer tout siège se libérant afin de récupérer la place perdue suite à l'élection d'Eveline Widmer-Schlumpf et essayer de forcer la porte de la Chambre des cantons.

ats/sbo

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Réactions des autres partis

Les partis décideront mardi de leur stratégie face au ticket Bruno Zuppiger-Jean-François Rime. La plupart déclarent que les deux candidats sont valables, mais ne sortent pas du bois.

Pour la cheffe du groupe PLR Gabi Huber, le ticket Zuppiger-Rime n'est pas vraiment une surprise. Les deux candidats seront auditionnés mardi prochain par le groupe radical-libéral.

Le chef du groupe PDC et conseiller aux Etats Urs Schwaller (FR) a indiqué que le groupe prendra une décision mardi sur d'éventuelles auditions des candidats et la stratégie à adopter. Le parti aura la même position par rapport aux deux candidats du PS Pierre-Yves Maillard et Alain Berset, a-t-il précisé.

Pour le secrétaire général du PS Thomas Christen, le ticket UDC présente deux candidats valables, qui ont chacun une envergure politique certaine. Le groupe parlementaire socialiste doit se réunir mardi prochain et une nouvelle fois une semaine plus tard pour fixer sa stratégie. Le PS doit choisir s'il donne l'avantage à la concordance arithmétique ou à la stabilité au sein du collège gouvernemental. D'un point de vue arithmétique, l'UDC a droit à un deuxième siège, rappelle Thomas Christen.

Le groupe parlementaire des Verts va lui aussi se réunir mardi pour décider de la stratégie à adopter en vue de l'élection du 14 décembre, a indiqué le président des écologistes Ueli Leuenberger. Il pourrait être question d'échanger un siège PLR contre un siège UDC. Les candidats du ticket UDC seront probablement auditionnés par le groupe, souligne Ueli Leuenberger.