Election à Fribourg: Conseil d'Etat désigné dimanche

Le gouvernement actuel est constitué de trois démocrates-chrétiens, Isabelle Chassot, Beat Vonlanthen et Georges Godel, deux socialistes, Erwin Jutzet et Anne-Claude Demierre ainsi que d'un libéral-radical Claude Lässer et de l'indépendant Pascal Corminboeuf.

Ropraz et Garnier en bonne position

Les cinq premiers veulent rempiler, les deux derniers se retirent après trois mandats de cinq ans. Décrochant les cinq premières places le 13 novembre, les cinq sortants sont bien partis pour rééditer le même scénario. Le PLR va vraisemblablement garder son siège.

Bien qu'ayant obtenu un moins bon résultat qu'escompté en arrivant 7e, Maurice Ropraz, qui a démissionné de son poste de préfet de la Gruyère pour la fin de l'année, ne devrait pas avoir de mauvaise surprise au second tour.

La surprise du premier tour a été le très bon score de la Verte Marie Garnier. Agée de 49 ans, directrice du centre de formation de Pro Natura à Champ-Pittet, conseillère communale à Villars-sur- Glâne, cette ingénieure-agronome EPFZ est arrivée au 6e rang, juste après les sortants.

Pierre-André Page n'a pas voulu d'une élection tacite

Vu le nombre de voix obtenues par les sept premiers, il était imaginable - et le PDC, le PLR, le PS et les Verts l'ont laissé entendre - que le second tour se règle tacitement. L'UDC ne l'a pas entendu de cette oreille. Bien qu'arrivé 10e sur 12, Pierre-André Page tente à nouveau sa chance, comme il l'avait déjà fait en 2006.

Ce dernier a contesté avec vigueur que sa 10e place soit un mauvais résultat. Il était seul face aux cinq sortants et une large alliance de gauche, réunissant le PS, les Verts et les chrétiens-sociaux (PCS). Selon Pierre-André Page, son 10e rang, c'est du passé: au second tour, on repart à zéro. La logique de ce scrutin est en outre différente.

A l'électeur de voter utile et savoir qui il veut au gouvernement. Avec 18,5% des voix au Grand Conseil, il est, à son avis, légitime que l'UDC cherche la cohérence entre sa représentation au Grand Conseil et celle au Conseil d'Etat. Le second tour a lieu à la majorité relative: premiers arrivés, premiers servis.

Pierre-Olivier Nobs dans la foulée

L'alliance de gauche a très bien fonctionné au premier tour, plaçant ses deux sortants aux 3e et 5e rang, la Verte au 6e, ainsi qu'un PS - le syndicaliste Xavier Ganioz - au 8e rang et un PCS au 9e.

En vue du 4 décembre, les choses se sont toutefois gâtées: le PCS Pierre-Olivier Nobs a attendu littéralement jusqu'à la dernière minute dans les couloirs de la Chancellerie d'Etat pour savoir s'il maintenait ou pas sa candidature.

Dès qu'il a eu confirmation que Pierre-André Page poursuivait, il en a fait de même au motif que les troupes PCS seraient démotivées si un des leurs ne figurait pas au second tour.

Risque de division à gauche

Il s'est montré convaincu que sa candidature ne diviserait pas la gauche, ni n'affaiblirait les chances de celle-ci d'obtenir un 3e siège au gouvernement. Il est un peu le seul à raisonner ainsi. L'UDC ne s'y est pas trompée. "Il ne l'a sûrement pas fait pour nous", a plaisanté le conseiller national Jean-François Rime (UDC/FR)... "mais ça m'aide", a commenté Pierre-Olivier Page.

Le centre-droit a de son côté serré les rangs. PDC et PLR ont annoncé qu'ils appelleraient au soutien réciproque de leurs candidats. Et ce alors même que l'alliance électorale entre les deux partis a volé en éclats depuis plusieurs années déjà.

Trois candidats se sont retirés en vue du 4 décembre: Markus Ith (PLR), Albert Bachmann (indépendant) et Xavier Ganioz (PS).

ats/jzim