Grâce au gain de 7 sièges au Parlement, "nous allons peser davantage sur les élections au Conseil fédéral", a assuré samedi le président du PS face quelque 200 délégués réunis à Lucerne. Et d'affirmer que le parti peut "marcher sereinement vers le 14 décembre", confiant qu'Alain Berset ou Pierre-Yves Maillard sera élu ministre.
Dans le cas contraire, le PS ne se bornera pas à fournir "un seul ministre alibi dans une majorité de droite", avertit son président. Un congrès extraordinaire déciderait en février si le parti reste au gouvernement ou s'il s'en retire.
L'UDC et le PLR n'ont pas droit à une majorité
Pour Christian Levrat, le Parlement n'a toutefois pas intérêt à suivre le raisonnement de l'UDC si celle-ci ne réussit pas évincer Eveline Widmer-Schlumpf (PBD). Un départ du PS conduirait à "des tensions accrues, dangereuses en pleine crise économique".
Le conseiller national fribourgeois ne s'est pas prononcé explicitement sur la réélection des conseillers fédéraux du PLR et du PBD. Mais selon lui, l'UDC et le PLR n'ont pas droit à une majorité (4 sièges) au gouvernement après l'avoir perdue au Parlement.
Christian Levrat a par ailleurs salué le "bon" bilan du PS aux élections fédérales et remercié les militants pour leur engagement. "L'objectif est déjà fixé pour 2015: devenir le plus grand groupe de l'Assemblée fédérale", a-t-il avancé. Actuellement le PS compte 57 sièges dans les deux Chambres contre 59 pour l'UDC.
Reconquête des électeurs partis ailleurs
Le président du PS a expliqué le recul de 0,8% de l'électorat du parti et la disparité de ses résultats par la montée de nouvelles formations. Il a appelé les socialistes à reconquérir les électeurs des Vert'libéraux qui "ont mangé leur pain blanc" à coup de slogans et "feront des déçus". Et de dénoncer l'"absence de solidarité" et l'"intransigeance fiscale et sociale" de ce parti.
Quant à l'autre vainqueur des fédérales, Christian Levrat l'a qualifié de "fan's club de soutien à Eveline Widmer-Schlumpf". "Personne ne peut raisonnablement croire aux chances de survie du PBD à long terme."
Contre les coupes liées à l'achat des Gripen
Le PS veut par ailleurs lancer un référendum contre les restrictions budgétaires entraînées par l'achat des nouveaux avions de combat. Au besoin, il lancera une initiative pour un moratoire sur ces acquisitions jusqu'en 2025. Les délégués socialistes ont adopté à l'unanimité une résolution en ce sens, confirmant et précisant un papier de position approuvé en octobre.
L'augmentation massive des dépenses militaires qui découlerait de l'achat des Gripen suédois, proposé mercredi par le Conseil fédéral, se traduirait par des restrictions budgétaires, dénonce le PS.
Les domaines de la formation, des transports, de l'agriculture, de la coopération au développement et de la politique sociale seraient touchés. Les socialistes rejettent d'autant plus cette éventualité que le Parlement a empêché toute votation populaire sur l'achat des avions, un "scandale" selon le conseiller national vaudois Eric Voruz.
Ils lanceront un référendum si le Parlement propose une base législative pour justifier des restrictions budgétaires ou s'il demande d'augmenter les dépenses militaires en raison de l'achat des avions de combat. Si un tel référendum ne peut pas empêcher l'achat des avions, le PS lancera une initiative pour un moratoire sur l'achat de nouveaux avions de combat entre 2012 en 2025.
David Roth succède (encore) à Cédric Wermuth
Enfin le successeur de Cédric Wermuth au sein de la vice-présidence du PS suisse est connu. Les délégués du parti ont élu samedi le Lucernois David Roth. Président de la Jeunesse socialiste (JS), le nouveau membre de la direction du parti est membre du Parlement de la ville de Lucerne.
L'élu avait déjà succédé en mars à l'Argovien Cédric Wermuth à la tête des jeunes socialistes. Agé de 26 ans, il est étudiant en histoire et en philosophie à l'Université de Fribourg.
Les délégués du PS ont élu le candidat unique à l'unanimité. David Roth rejoint ainsi Stéphane Rossini (VS), Jacqueline Fehr (ZH), Pascale Bruderer (AG) et Marina Carobbio (TI) parmi les vice-présidents du parti.
ats/jzim
Soutien du PS au référendum sur le "managed care"
Le PS soutient le référendum de la FMH contre le projet de loi "managed care". Seuls les patients aisés pourront encore choisir leur médecin si le texte adopté par le Parlement entre en vigueur, estime-t-il. Le parti dénonce un système de médecine à deux vitesses.
Les délégués du PS ont décidé de soutenir le référendum de la Fédération des médecins suisses (FMH) par 124 voix contre 54 et 5 abstentions, suivant l'avis de Silvia Schenker et du comité directeur. La conseillère nationale de Bâle-Ville a dénoncé "le lobbying des assureurs pour tirer seuls les avantages du 'managed care'".