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Les stations des Préalpes doivent se diversifier

Quelques centimètres de neige tombée durant la nuit sur les Préalpes vaudoises, à 1500 mètres [Daniel Abersold]
La neige se fait de plus en plus rare dans les Préalpes. - [Daniel Abersold]
Les stations des Préalpes disparaîtront si elles misent uniquement sur le ski. Le Credit Suisse publie une étude sans équivoque sur 31 destinations de sports d'hiver en Suisse. Pour s'en sortir, les stations de moyenne altitude devront améliorer l'offre estivale ou tabler sur les manifestations culturelles.

Les stations du Valais et des Grisons, en revanche, apparaissent comme les gagnants du changement climatique. Généralement à plus haute altitude, elles souffriront moins de problèmes d'enneigement que leurs concurrentes allemandes et autrichiennes.

Selon les estimations actuelles, de nombreux domaines de la Forêt-Noire, par exemple, resteront sans neige ou présenteront des saisons plus courtes dès 2030. Une relative bonne nouvelle pour le Vieux-Pays, qui souffre actuellement de la forte concurrence autrichienne, où les équipements et établissements sont plus récents et meilleur marché. La différence de prix peut aller jusqu'à 20%.

En revanche, certaines stations vaudoises et fribourgeoises doivent impérativement négocier parfaitement le virage climatique: elles ont intérêt à diversifier leur offre en s'orientant vers le bien-être, la culture ou les sports de plein air.

Cela passera par une redéfinition de l'offre en termes de ski et une réorientation aussi vers la saison estivale. Selon les auteurs de l'étude,  la Suisse ne tirera pas son épingle du jeu dans la concurrence sur les prix avec l'Allemagne et l'Autriche. Le coût de la main-d'oeuvre et la force du franc pèsent trop sur la Suisse pour cela.

Prestations supplémentaires

Il s'agira  de proposer des prestations supplémentaires comme des nuitées additionnelles ou des forfaits de ski gratuits, suggèrent les auteurs de l'étude. Dans le domaine hôtelier, cibler l'offre sur la classe moyenne pourra être une planche de salut.

Le segment du petit budget va gagner en importance, car les touristes seront de plus en plus sensibles au prix. Quitte à sacrifier un peu sur le confort. Les établissements qui veulent se profiler sur ce créneau devront soit tenter d'occuper une niche clairement définie (vacances familiales ou sportives par exemple), soit se démarquer davantage des segments du luxe et du petit budget.

En été, c'est le rapport qualité-prix qui sera primordial. L'offre aux familles, l'appel aux jeunes ou l'argument écologique seront des clés de survie. Pour les familles, par exemple, les hôtels devront offrir des chambres spéciales familles, des activités pour les enfants, des possibilités de garde et une offre complète de bien-être.

Marchés de niche

Selon le Credit Suisse, les petites stations n'auront pas forcément avantage à multiplier les offres, mais plutôt à trouver des marchés de niche. L'étude a analysé en détail l'offre et la demande notamment pour les stations de Crans-Montana, Verbier, Saas-Fee, Val d'Anniviers, Zermatt, Saas-Almagell et Loèche-les-Bains en Valais.

L'analyse conclut que Zermatt et St-Moritz disposent de l'offre la plus ample et sont les lieux de villégiature les plus demandés. Gstaad et Engelberg sont aussi bien notés.

Davos et Crans-Montana, en revanche, rencontrent un succès inférieur à la moyenne malgré une offre importante. La station du Haut-Plateau et la destination Val d'Anniviers ont toutes deux connu une baisse des nuitées depuis 2003.

ap/pym

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