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Conseil fédéral: les casseroles du candidat Zuppiger

Bruno Zuppiger aurait détourné un héritage qu'il devait verser à deux associations. [Peter Schneider]
Bruno Zuppiger aurait détourné un héritage qu'il devait verser à deux associations. - [Peter Schneider]
Bruno Zuppiger, un des deux candidats de l'UDC à l'élection du Conseil fédéral du 14 décembre, est accusé par la Weltwoche de détournement de fonds. Le Zurichois, qui aurait profité d’un héritage de 265'000 francs dont il était l’exécuteur testamentaire, reconnaît avoir commis une faute.

Les faits remontent à l'an 2000. Une secrétaire de l'entreprise Zuppiger, dirigée par l'actuel conseiller national UDC candidat à l'élection du Conseil fédéral, décède, laissant derrière elle un héritage de 265'000 francs. Sans famille, elle charge son patron de verser cette somme à deux associations suisses d’intérêt public, révèle l'hebdomadaire zurichois Weltwoche.

Quatre ans plus tard, l'argent n'a toujours pas été distribué. Au passage, la société Zuppiger a ponctionné 150'000 francs sur l'héritage pour "exécution testamentaire", soit des frais pour tenter de retrouver une éventuelle parenté de la secrétaire. Par ailleurs, 100'000 francs ont tout simplement disparu.

Zuppiger admet une faute

Les deux associations déposent plainte. Leurs avocats menacent Bruno Zuppiger de détournement de fonds. Ce dernier verse finalement la somme avec 5% d'intérêt, "ce qui peut être interprété comme un aveu de culpabilité", analyse la Weltwoche.

Dans une interview au "Tagesschau" de la télévision SF mercredi soir, Bruno Zuppiger admet que son entreprise a commis une "faute". A la question du journaliste de savoir si la moitié de la somme de l'héritage aurait été détournée au profit de lui-même et de ses collaborateurs, il réitère qu'une faute a eu lieu.

"Lorsque j'ai découvert la portée de cette faute, je l'ai assumée en tant qu'entrepreneur et ai résolu cette affaire avec les parties impliquées", a-t-il ajouté. "Tout a été réglé et aucun tiers n'a eu à subir de dommages", a-t-il dit, précisant que les parties avaient convenu de garder le silence.

L'affaire est "close", pour l'UDC

L'UDC a réagi en déclarant que cette affaire était close et que les parties s'étaient engagées à garder le silence. Le parti était au courant des faits avant la nomination de Bruno Zuppiger pour l'élection de mercredi, fait-il savoir sur son site internet.

A une semaine de l'élection, Bruno Zuppiger s'estime victime d'une campagne hostile. Il a aussi précisé n'avoir empoché aucune somme indûment.

sbo avec l'ats

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