Modifications de l'inventaire des sites protégés

Sur les quelque 3000 objets inscrits à l'inventaire, une petite partie est située dans des zones à bâtir préexistentes. Afin de régulariser certaines situations, le Conseil fédéral a approuvé les solutions élaborées par les cantons de Vaud et du Valais avec l'Office fédéral de l'environnement.

Une trentaine d'objets ont été adaptés ou sortis de l'inventaire. Les modifications ont été compensées par de nouveaux objets de valeur équivalente, assure le gouvernement. A Mollens par exemple, le site protégé "Aminona" a été compensé par un nouvel objet d'une surface de sept hectares situé également sur le territoire de la commune.

La révision partielle de l'ordonnance sur les prairies et pâturages secs d'importance nationale corrige un texte entré en vigueur en janvier 2010. Il s'agissait alors de contrer la tendance au recul, depuis une soixantaine d'années, de ces sites qui jouent un rôle essentiel pour le maintien et le développement de la biodiversité.

Nouvelle ordonnance

Seuls les cantons de Vaud et du Valais sont concernés. La plupart des changements sont mineurs et portent sur des adaptations de périmètres. Dans certains cas cependant, les sites ont été tracés et remplacés.

La nouvelle ordonnance, dont l'entrée en vigueur est prévue au 1er février 2012, enlève une importante épine du pied du mégacomplexe touristique de Mollens. Le recours d'organisations de protection de l'environnement s'appuie sur le fait que la construction était en partie prévue sur un site protégé.

En gelant le projet fin octobre, le Tribunal fédéral soulignait que ce projet prendrait place sur des prairies sèches portées provisoirement à l'inventaire éponyme. Un début d'exécution des travaux litigieux serait de nature à porter une atteinte irréparable aux prairies sèches, qui bénéficient d'une protection préventive provisoire", ajoutait le TF.

Jugement pendant au TF

Les juges de Mon Repos avaient alors donné jusqu'au 25 novembre au promoteur de la société "Aminona Luxury Resort" pour répondre au recours des organisations écologistes. Son jugement sur le fond est attendu au début 2012.

L'argument selon lequel le site figure à l'inventaire fédéral n'est pas le seul des trois organisations environnementales, rappellent Catherine Martinson et Roman Hapka. Le WWF, FP et Patrimoine Suisse contestent aussi la légalité du plan de quartier, car il n'a "jamais été approuvé par une autorité cantonale compétente".

"Décision irresponsable" pour le WWF

Catherine Martinson, directrice du travail régional au WWF Suisse, se dit extrêmement déçue par le retrait du site protégé "Aminona" de l'inventaire des prairies et pâturages secs d'importance nationale. "Je trouve cette décision irresponsable", a-t-elle indiqué à l'ats.

Pour Roman Hapka, directeur suppléant de la Fondation suisse pour la protection et l'aménagement du paysage (FP), "la pression politique importante", n'est pas étrangère à cette modification de l'inventaire. "Nous avons maintenant d'un côté une procédure juridique et de l'autre une décision politique et administrative et il sera intéressant de voir laquelle aura la priorité", a-t-il précisé à l'ats.

Satisfecit des promoteurs

Pour les promoteurs du projet "Village Royal", le fait qu'une solution respectueuse de l'environnement ait pu être trouvée est un grand motif de satisfaction. Ainsi le seul argument des organisations de protection de la nature peut être écarté à la satisfaction de toutes les parties", a dit leur porte-parole Marc Comina.

Le méga-complexe prévu devrait se composer de cinq tours avec quelque 220 appartement luxueux, d'un complexe hôtelier de 500 chambres environ et de 30 à 45 chalets de luxe.

ats/olhor