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Pascal Gentinetta plaide pour la formule magique

Pascal Gentinetta, directeur d'Economiesuisse. [Alessandro Della Bella]
Pascal Gentinetta se dit opposé à une réélection d'Eveline Widmer-Schlumpf au nom de la concordance. - [Alessandro Della Bella]
L'élection du Conseil fédéral ne doit pas devenir "un objet d'obscures tractations en coulisses et de jeux politiques", estime le directeur d'economiesuisse Pascal Gentinetta. Il plaide pour une restauration de la concordance arithmétique au gouvernement le 14 décembre.

L'imprévisbilité n'est pas bonne pour la place économique suisse. "Le morcellement affaiblit la prévisibilité des décisions politiques. Or la stabilité politique est un atout concurrentiel pour la Suisse", relève le directeur d'economiesuisse samedi dans une interview au Temps.

Une question de stabilité

Pour Eveline Widmer-Schlumpf, la confiance ne s'achète pas mais se mérite après un effort. [Christian Hartmann]
Pour Eveline Widmer-Schlumpf, la confiance ne s'achète pas mais se mérite après un effort. [Christian Hartmann]

La stabilité repose notamment sur la concordance et Pascal Gentinetta de se lancer dans un vibrant plaidoyer en faveur de la "formule magique", soit une représentation de 2 UDC, 2 PS, 2 PLR et 1 PDC au gouvernement.

Il trouve "déconcertantes les manoeuvres des partis visant à plomber une règle arithmétique claire". Pour lui, "on joue trop facilement avec la stabilité politique".

Le directeur d'economiesuisse estime que si un parti qui ne récolte que 5% des voix - le PBD - pouvait désormais avoir droit à un siège sur sept au gouvernement, cela créerait un "précédent pour les prochains scrutins", avec une "rupture sciemment décidée de la règle de concordance".

Pour lui, la non réélection d'Eveline Widmer-Schlumpf n'est pas une question de personne, mais "de système et de prévisibilité". Si le Parlement choisit de rompre la concordance le 14 décembre, "il n'y aurait plus de garantie qu'après les prochaines échéances électorales la composition du gouvernement reflète le poids électoral respectif des partis".

Martin Bäumle croit en la réélection d'Eveline Widmer-Schlumpf

Martin Bäumle, président des Vert'libéraux et conseiller national. [Steffen Schmidt]
Martin Bäumle, président des Vert'libéraux et conseiller national. [Steffen Schmidt]

De son côté, le président des Vert'libéraux Martin Bäumle presse l'UDC de déterminer sa position face au PLR. A son avis, les chances de réélection mercredi au Conseil fédéral d'Eveline Widmer-Schlumpf ont augmenté et Johann Schneider-Ammann dispose de bonnes cartes.

Le groupe PLV décidera mardi prochain, veille du scrutin, de l'attribution des 14 voix dont il dispose, a-t-il déclaré dans l'émission "HeuteMorgen" diffusée samedi par la radio suisse alémanique DRS.

Les chances de la bourgeoise-démocrate Eveline Widmer-Schlumpf sont bonnes et "elles n'ont pas diminué". Il considère que le siège du radical Johann Schneider-Ammann n'est pas menacé. Ses cartes se sont "nettement améliorées". Il n'a en outre pas précisé si les Vert'libéraux vont soutenir une éventuelle candidature de l'UDC contre le PLR.

La situation à quelques jours de l'élection au gouvernement a changé au détriment de l'UDC, constate Martin Bäumle. Le fait que le président du Conseil national Hansjörg Walter (UDC/TG) soit désormais candidat pose problème. "Je pense que les deux fonctions ne sont pas compatibles", a dit le président des Vert'libéraux. Martin Bäumle estime que l'UDC devrait dire clairement si elle se lance contre le PLR. "Plus cette position de l'UDC se fait attendre, plus il est difficile d'obtenir un réel soutien dans un tel scrutin."

ats/hof

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