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Loup abattu en Valais: Jean-René Fournier en sursis

Le Conseiller aux Etats valaisan Jean-René Fournier, lors d'une conférence de presse en mai 2011. [Adrian Streun - Reuters]
Le conseiller aux Etats valaisan Jean-René Fournier, lors d'une conférence de presse en mai 2011. - [Adrian Streun - Reuters]
Le conseiller aux Etats valaisan Jean-René Fournier a été condamné à 60 heures de travail d'intérêt général avec sursis par le tribunal du district de Sion. La cour l'a reconnu coupable d'avoir autorisé le tir d'un loup dans le Chablais le 11 octobre 2006.

Le tribunal de district estime que le politicien démocrate-chrétien a violé la Loi fédérale sur la chasse et la protection des mammifères et oiseaux sauvages, écrit-il dans un communiqué publié mardi. Alors conseiller d'Etat, Jean-René Fournier avait autorisé le tir d'un loup et retiré l'effet suspensif d'un éventuel recours. Le WWF avait demandé la réintroduction de cet effet suspensif. Le Tribunal cantonal l'avait ordonné mais le loup avait finalement été tiré.

"Attitude désinvolte"

Le tribunal du district de Sion reproche notamment à Jean-René Fournier de ne pas avoir averti le Service de la chasse qu'une procédure de recours était en cours. Le procès de Jean-René Fournier s'est tenu à Sion le 28 novembre. Le procureur avait alors estimé que l'ancien conseiller d'Etat a fait preuve d'une "attitude désinvolte", faisant "délibérément fi de la loi" et des injonctions du Tribunal cantonal.

Le ministère public avait requis une peine de 50 jours-amende à 120 francs avec un sursis de deux ans, une amende de 1200 francs et le retrait du permis de chasse pour une année avec un sursis de deux ans.

Le conseiller aux Etats n'a pas l'intention de recourir contre la décision. "C'est pour moi l'occasion de tourner la page. Je vais certainement stopper ici l'exercice", a-t-il déclaré mardi sur les ondes de Rhône FM.

Tourner la page

Jean-René Fournier voit dans ce jugement deux aspects: d'un côté il s'est dit satisfait dans la mesure où la peine est réduite. D'un autre côté, il estime que le jugement peut être désécurisant pour les responsables politiques qui pourraient être attaqués pour des décisions qu'ils n'ont pas prises.

Lors de son procès, Jean-René Fournier avait expliqué s'être récusé dans cette affaire dès le dépôt de la demande de restitution de l'effet suspensif par le WWF. Il s'est dessaisi du dossier qui est passé en mains du Conseil d'Etat.

ats/bkel

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Le WWF satisfait

Le WWF salue le verdict du tribunal et estime avoir eu gain de cause.

Après l'abattage du loup, Jean-René Fournier avait fait empailler l'animal pour l'exposer dans son bureau, rappelle l'organisation dans un communiqué.

Le tir du loup avait fait grand bruit à l'époque en Valais car le carnivore avait tué 30 moutons.