Un parlementaire qui travaille reste en contact avec la population et est mieux à même de connaître les réalités du terrain, a plaidé André Bugnon (UDC/VD), au nom de la commission.
De plus, le Parlement de milice est un mythe: la moitié des membres du Conseil national se considèrent comme des députés semi-professionnels et un sénateur sur deux se définit comme professionnel.
Selon une étude internationale réalisée auprès de vingt membres de l'OCDE, le Parlement suisse est en outre celui dont le fonctionnement est le moins coûteux. Et les décisions de l'Assemblée fédérale ne sont pas moins bonnes que celles du Parlement allemand, qui est professionnel, a relevé Gerhard Pfister (PDC/ZG).
Le nombre de candidats qui se présentent aux élections fédérales montre que cette fonction est attrayante, a-t-il ajouté. De plus, il est difficile de retourner à la vie professionnelle après avoir arrêté toute activité pendant une dizaine d'années.
Possibles conflits d'intérêt
Andy Tschümperlin (PS/SZ) a défendu en vain l'initiative de Hans Widmer (PS/LU), qui a quitté le Parlement. Un conseiller national doit consacrer 50% de son temps à ce mandat et un sénateur 70%, a-t-il rappelé. De nombreux emplois sont incompatibles avec cette charge, si bien qu'aujourd'hui, les parlementaires sont surtout des indépendants ou des cadres. "Nos professions ne correspondent pas à celles de la majorité des électeurs", a ajouté Andreas Gross (PS/ZH).
Comme les députés ne peuvent pas vivre de ces revenus, ils ont tendance à accepter des mandats qui peuvent représenter des conflits d'intérêts. Mais cet argument n'a pas convaincu le plénum.