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La joie des socialistes et la grogne de l'UDC

L'élection des sept Sages suscitent une pluie de réactions. [Ruben Sprich]
L'élection des sept Sages suscite une pluie de réactions. - [Ruben Sprich]
De la joie du nouvel élu au Conseil fédéral Alain Berset à la déception de l'UDC en passant par le soulagement du PBD d'Eveline Widmer-Schlumpf, les uns et les autres commentent ce jour d'élection. Les réactions des principaux acteurs du jour.

Les conseillers fédéraux

Alain Berset, conseiller fédéral PS: "J'avais envie de cette fonction, c'est clair. Je suis prêt à reprendre n'importe lequel des sept départements. Lorsqu'on arrive dans un exécutif, on se doit d'être ouvert à tout. J'ai toutefois une préférence pour les Affaires étrangères, même si plusieurs autres départements m'intéressent." A lire Conseil fédéral

Ueli Maurer, conseiller fédéral UDC: "Cela me fait mal pour les gens qui soutiennent notre politique. Ce n'est pas un bon jour pour la Suisse. Mais le parti s'en remettra. Nous sommes habitués à combattre et nous le ferons."

Eveline Widmer-Schlumpf, conseillère fédérale PBD: "Je n'aurais pas pu supporter ces dernières semaines si je ne m'étais pas sentie soutenue. Nous avons été élus et nous le restons, nous allons pouvoir continuer notre travail."

Les présidents de parti

Toni Brunner, président de l'UDC: "Aujourd'hui, la concordance a été brisée. Nous ne pouvions pas faire plus que de présenter nos deux candidats. Le plus grand parti du pays ne dispose que d'un siège au gouvernement, alors que le PBD, qui ne représente que 5% de l'électorat, en ait aussi un. C'est maintenant un gouvernement de coalition. Nous analyserons encore la situation le 28 janvier lors d'une assemblée des délégués."

Christian Levrat, président du PS: "L'UDC doit désormais revoir sa stratégie et former des personnes adéquates pour les prochaines élections. Elle s'est sabotée elle-même avec sa stratégie kamikaze."

Bousculade à l'UDC. [KEYSTONE - MONIKA FLUECKIGER]
Bousculade à l'UDC. [KEYSTONE - MONIKA FLUECKIGER]

Christophe Darbellay, président du PDC:

"Je regrette le rôle endossé par Hansjörg Walter. Après son élection brillante comme président du Conseil national, il s'est laissé entraîner dans une tragédie."

Fulvio Pelli, président du PLR: "Nous avons deux excellents conseillers fédéraux, qui étaient sous pression depuis longtemps. Mais ils ont été capables de rester solides, ce qui explique le résultat d'aujourd'hui. Concernant l'UDC, nous allons discuter si nous pouvons continuer à travailler ensemble alors qu'ils nous attaquent à chaque fois."

Hans Grunder, président du PBD: "Dans les prochaines années, plusieurs personnes vont devoir s'en aller. D'un point de vue arithmétique, l'UDC a droit à deux sièges pour la prochaine élection au Conseil fédéral en 2015."

Ueli Leuenberger, président des Verts: "L'UDC a agi de manière chaotique. Elle a tout fait pour ne pas obtenir de deuxième siège. Le parti de Christoph Blocher s'est comporté de manière brouillonne et a lancé ses candidats trop tard dans la course."

Les candidats pas élus

Pierre-Yves Maillard, candidat PS: "Je félicite Alain Berset pour son élection. Le résultat est très clair et ne souffre d'aucune discussion. Je suis content d'être au bout de cette aventure passionnante. J'ai fait une bonne campagne, mais je suis déçu pour mon canton. Je continuerai à l'avenir à défendre mes idées."

La réaction de Pierre-Yves Maillard

Réactions de Pierre-Yves Maillard
Réactions de Pierre-Yves Maillard / L'actu en vidéo / 3 min. / le 14 décembre 2011

Jean-François Rime, candidat UDC: "Je félicite Alain Berset, qui est un très bon collègue, un politicien capable, et je me réjouis pour mon canton. Mais je suis déçu pour mon parti et pour la disparition de la concordance."

Hansjörg Walter, candidat UDC: "Je ne suis absolument pas déçu de ma non-élection. Concernant le parti, il n'a pas réussi à concrétiser le souhait de concordance. Le Parlement s'est décidé pour une concordance légèrement différente, ce qu'il faut maintenant accepter. Et j'ai personnellement pris la décision de retirer ma candidature après la réélection d'Eveline Widmer-Schlumpf et de ne pas attaquer le siège de Johann Schneider-Amman ni les deux sièges socialistes."

D'autres parlementaires

Christian Lüscher, conseiller national PLR: "Nous avons regretté que Madame Widmer-Schlumpf soit réélue, puis nous avons été surpris que l'UDC attaque notre candidat Johann Schneider-Ammann. C'est une faute politique. Nous sommes fâchés et déçus, mais demain est un autre jour."

Hans Stöckli, conseiller aux Etats PS: "C'est un renforcement de la Berne fédérale. Quatre conseillers fédéraux, Simonetta Sommaruga, Didier Burkhalter, Johann Schneider-Ammann et Alain Berset, proviennent désormais d'un périmètre de quelque 25 km."

Le tour des réactions au Palais fédéral:

Les stratèges de l'UDC Christophe Blocher et Caspar Baader ont lancé Jean-François Rime (à droite) contre les sièges restants du PS et du PLR.
Les réactions des politiques au Palais Fédéral / Le 12h30 / 10 min. / le 14 décembre 2011

Guy Parmelin, conseiller national UDC: "La Freiburgische Connection a bien travaillé. Le président fribourgeois du PS Christian Levrat et le chef fribourgeois du groupe PDC Urs Schwaller ont oeuvré depuis longtemps pour qu'Alain Berset entre au Conseil fédéral. Ça n'aurait rien changé si l'UDC avait agi différemment."

Werner Luginbühl, conseiller aux Etats PBD: "L'UDC a le droit d'avoir deux sièges, mais il faudra qu'un ministre en poste ne se représente pas."

Christoph Mörgeli, conseiller national UDC: "L'UDC est privée de son deuxième siège et misera dès lors sur la participation directe des citoyens au moyen des référendums et des initiatives populaires. Je n'exclus pas non plus qu'Ueli Maurer se retire."

Felix Gutzwiller, conseiller aux Etats PLR: "Il est préoccupant que l'UDC en appelle à la concordance et une minute plus tard retourne sa veste."

Frédéric Boillat

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Réactions vaudoises et fribourgeoises

Erwin Jutzet, président du Conseil d'Etat fribourgeois: "Je suis plein d'émotions, proche des larmes. Je pense aussi à la famille d'Alain Berset, en particulier à sa mère Solange et son grand-père François Angéloz, avec qui j'ai siégé au Grand Conseil il y a bien des années". Après les revers de Ruth Lüthi et Otto Piller, c'est une belle chose à vivre."

Pascal Broulis, président du Conseil d'Etat vaudois: "Cela montre une nouvelle fois qu'il faut appartenir au sérail pour être dans la course jusqu'au bout et que les challengers n'ont que très peu de chance d'être élus. Il faut digérer cette déception, car on se faisait quand même quelques plans."

David Bonny, président du PS fribourgeois: "Ce qui nous arrive est historique. L'élection d'Alain Berset est "extraordinaire et fantastique. Ils ont plébiscité l'homme d'Etat."

Cesla Amarelle, présidente du PS vaudois: "Le PS n'a pas eu droit à une vraie finale entre ses deux candidats. Dans ce type de configuration, le moins profilé l'a emporté. Les lobbys pharmaceutiques, des télécoms et des assureurs maladie ont fait de fortes pressions au sein du PLR afin qu'Alain Berset
soit élu plutôt que Pierre-Yves Maillard."

Fête à Fribourg le 22 décembre

Le canton va organiser le 22 décembre prochain une réception officielle à Fribourg en l'honneur d'Alain Berset. Les détails de cette manifestation seront communiqués ultérieurement.