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Le PS à l'Intérieur, un cadeau peut-être empoisonné

Le triomphe d'un des plus jeunes conseillers fédéraux de l'histoire. [Marcel Bieri]
L'arrivée triomphale d'Alain Berset à l'Intérieur met le PS face à ses responsabilités. - [Marcel Bieri]
Avec l'accession d'Alain Berset au Département fédéral de l'intérieur (DFI), les socialistes sont mis face à leurs responsabilités, estime samedi la presse romande. Le PS devra sortir de son rôle d'opposant, en matière d'assurances sociales notamment, pour empoigner les dossiers et faire des propositions.

"La gauche à des raisons de se réjouir. Elle reprend à la droite un département clé, dépensier, politiquement sensible, où se prennent des décisions cruciales qui touchent immédiatement le porte-monnaie des ménages suisses", estime Le Temps.

Le PS doit "se salir les mains"

Le PS peut "se réjouir de récupérer un ministère où se dessinent les politiques sociales au coeur de son action politique", renchérit La Liberté. Mais la rocade "impose aux socialistes de participer et non de trop facilement s'opposer ; elle suppose de leur part un sens accru des responsabilités", souligne Le Temps.

Le PS "doit se mettre aux travail, se salir les mains, empoigner ces thématiques qui alarment les citoyens. D'une formation de la critique de l'institution - de la guérilla fédérale - il doit se muer en parti propositionnel", estime La Tribune de Genève. Une tâche qui s'annonce conséquente, reconnaît le quotidien genevois, citant la révision de l'AVS, celle de l'AI et la réforme du système de santé.

Mais avec Alain Berset à la tête du DFI, les socialistes peuvent "espérer infléchir les multiples réformes en cours", relève de son côté le Quotidien Jurassien. Toutefois, "reste à savoir si ce retour de la gauche à l'Intérieur aura réellement des conséquences sur les options prises sous la Coupole fédérale. Pas sûr", tempère le journal jurassien.

Un cadeau aux "relents empoisonnés"

"Cette rocade va faire naître des tensions entre le Parti socialiste et son nouveau ministre", souligne pour sa part Le Matin. "Promu défenseur de la ligne fédérale, Alain Berset va devoir croiser le fer avec ses camarades. A commencer par un certain Pierre-Yves Maillard", relève le journal orange.

"Ce cadeau de bienvenue" à Alain Berset "dégage quelques relents empoisonnés", note La Liberté. "Le camp bourgeois met la gauche face à ses responsabilités en confiant au petit dernier le soin de mener des réformes impopulaires qui le mettront en porte-à-faux avec son parti", selon le quotidien fribourgeois.

Pour Le Temps, "un premier pas positif serait que le socialiste désidéologise la discussion". Et "la bonne surprise serait de le voir initier des solutions inédites, capables de rallier de nouvelles majorités au Parlement et devant le peuple."

Scepticisme en Suisse alémanique

Outre-Sarine, la presse ne cache pas elle son scepticisme quant à d'éventuels succès socialistes au gouvernement. Ainsi, le Tages-Anzeiger est d'avis que le PS se trouve dans une situation fort inconfortable, comme peu souvent par le passé. "Leurs deux conseillers fédéraux dirigent des départements dans lesquels ils ne pourront en aucun cas être couronnés de lauriers", avertit-il.

La Neue Zürcher Zeitung, qui juge que les socialistes sont tout de même les vainqueurs de la rocade car Alain Berset peut désormais "se consacrer aux thèmes de fond de son parti", annonce elle aussi une période "délicate" pour le PS en vue du référendum contre le projet de réseau de soins intégrés (Managed Care).

ats/dk

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Burkhalter au DFAE : pour la presse, le Neuchâtelois a le profil de l'emploi

Concernant la prise en main des Affaires étrangères par Didier Burkhalter, alors qu'Alain Berset semblait se profiler pour le poste, le Neuchâtelois a "lui aussi le profil de l'emploi", assure le Quotidien Jurassien.

Si rupture il y a eu, elle est petite, car entre les deux hommes, "la différence tient davantage à leur appartenance politique qu'à leur profil de politiques diplomates", juge le journal jurassien.

Pour Le Temps, "ce n'est pas un mauvais choix de miser sur un radical modéré pour éveiller à certaines réalités ceux qui relativisent les griefs avec l'UE et rêvent de cimenter un statu quo que Bruxelles n'accepte plus".

"Avec le PLR Burkhalter pour garant, la voie bilatérale avec l'Union européenne risque moins d'être perçue comme prélude à une adhésion", renchérit La Liberté.

Le Matin se montre moins tendre. "Aux Affaires étrangères, le Neuchâtelois se retrouve en première ligne pour défendre notre place financière", relève le quotidien.

"Vu les circonstances on voit mal Didier Burkhalter en sauveur du secret bancaire. En fossoyeur, plutôt, ou alors en spécialiste des soins palliatifs".

L'Express et L'Impartial, dans un éditorial commun, redoutent que le nouveau chef du DFAE soit un peu transparent.

Didier Burkhalter a les compétences nécessaires, mais il "doit accepter de sortir de la coquille protectrice dans laquelle il aime travailler", l'encouragent-ils.