"Quand on fait de la politique au niveau du Conseil fédéral, on ne choisit pas de s'engager ou de ne pas s'engager sur tel ou tel thème en fonction de l'estimation qu'on fait des risques qu'il y a à court terme. Ce sont des dossiers essentiels sur lesquels il faut absolument s'engager et c'est ce que je compte faire", déclare Alain Berset au Matin Dimanche.
Aucun tabou
A la question de savoir s'il ne craint pas des relations houleuses avec son parti, notamment s'il devait être amené à augmenter l'âge de la retraite, le socialiste admet qu'entre les différents acteurs impliqués dans les dossiers "il y a toujours un potentiel de débat, d'échange et aussi de tension".
Mais "l'important est de pouvoir dégager des champs sur lesquels on puisse trouver des équilibres. J'ai conscience que ce sera une part importante de mon travail ces prochaines années", souligne Alain Berset. "Si ça me faisait peur, je ne serais pas là. Et je vous garantis qu'il n'y aura pas de tabous", assure-t-il.
Le nouveau conseiller fédéral pourrait du reste être amené à retrouver sur son chemin le socialiste vaudois Pierre-Yves Maillard, candidat malheureux à l'élection au Conseil fédéral, sur le thème sensible de la caisse unique. Une éventualité qu'il souhaite ne pas commenter pour l'heure, arguant qu'il faut d'abord lui "laisser le temps" d'endosser sa nouvelle fonction.
Un "généraliste de la politique fédérale"
S'il a lui-même signé l'initiative sur la caisse unique, le Fribourgeois précise qu'il ne fait toutefois pas partie du comité d'initiative. "Et mon rôle a changé. Désormais, je représente l'avis du Conseil fédéral. C'est exactement cela, la collégialité", note le socialiste fribourgeois.
Justifiant le fait qu'il a été peu entendu sur les questions liées à la santé et aux assurances sociales durant les huit années passées au Conseil des Etats, Alain Berset se décrit comme un "généraliste de la politique fédérale".
"Je n'ai peut-être pas été présent médiatiquement sur les questions liées à ce département, mais ça ne veut pas dire que je ne m'y suis pas intéressé. Nous nous sommes beaucoup occupés de l'assurance-invalidité, de l'avenir de l'AVS, des coûts de la santé", ajoute-t-il.
ats/dk
Pas de deal entre le PS et le PLR
Concernant son accession à l'Intérieur, plutôt qu'aux Affaires étrangères où il était pressenti, le socialiste se montre catégorique.
"Personne ne m'a poussé. Ni le Conseil fédéral, ni mon parti. Au sein du Conseil fédéral, la décision a été prise très rapidement, de manière consensuelle et, j'en suis sûr, à la satisfaction de l'ensemble du collège."
De même, Alain Berset conteste tout arrangement entre le PS et le PLR. "Ce n'est pas un deal et je suis bien placé pour le confirmer. Il y a eu une discussion très ouverte entre les sept membres du Conseil fédéral et entre eux seulement", relève-t-il.
"Si Didier Burkhalter n'avait pas voulu changer, il n'aurait pas changé, et mon avis a été pris en compte. Si la décision a été rapide, c'est parce que j'étais d'accord", soutient-il.