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L'UDC a peut-être fait des erreurs, admet Blocher

Christoph Blocher a été convaincant à Chamblon le samedi 10 décembre 2011. [Laurent Gillieron]
Christoph Blocher accuse le PLR d'avoir rompu l'alliance avec son parti. - [Laurent Gillieron]
Christoph Blocher admet que des erreurs ont été commises lors de l'élection au Conseil fédéral, mais continue de soutenir que la stratégie de l'UDC était "claire". En revanche, une chose est pour lui certaine :l'alliance avec le PLR appartient au passé.

"Nous ferons notre autocritique" dans le groupe mardi prochain, a déclaré Christoph Blocher dans une interview au journal Le Matin Dimanche. Il dit se réjouir des débats et discussions qui auront lieu à cette occasion, notamment des apports de la nouvelle génération qui "pense pouvoir faire mieux".

Lien rompu avec le PLR

"Peut-être qu'on a fait quelques erreurs" mercredi lors de l'élection au Conseil fédéral et auparavant dans la gestion de "l'affaire Zuppiger", admet le Zurichois. Mais la stratégie suivie par l'UDC le 14 décembre était "claire, nous voulions obtenir le deuxième siège auquel nous avons droit".

Christoph Blocher estime en revanche qu'en suivant la proposition socialiste - s'attaquer à un siège PLR et non à celui de Eveline Widmer-Schlumpf -, le siège aurait été gagné "grâce à une injustice, sans respecter la concordance".

Pour autant, Christoph Blocher juge que l'alliance entre l'UDC et le PLR n'est plus et appartenait au passé bien avant les élections au Conseil fédéral. Si "le communiste" Paul Rechsteiner (PS/SG) et Hans Stöckli (PS/BE) ont été élus au Conseil des Etats, c'est grâce au soutien des libéraux-radicaux, selon le politicien de 71 ans.

Le PLR avec le centre gauche

"Nous aurions pu gagner ensemble, mais les libéraux-radicaux ont choisi une autre voie. Le PLR est maintenant partie intégrante du gouvernement de centre-gauche. Pas nous", relève Christoph Blocher pour qui l'objectif commun était de gagner le plus possible de sièges bourgeois.

En ce qui concerne la direction du parti, le tribun zurichois s'en remet aux délégués du parti : à eux de décider en mai, lors de la reconduction des instances du parti, s'ils souhaitent leur démission. Mais il n'exclut pas des changements au sommet.

"Peut-être faudra-t-il revoir la forme de cette présidence avec un président et six vices-présidents", remarque-t-il. Lui-même n'est pas sûr de poursuivre à un tel poste.

Peur de l'opposition

Quant à l'avenir du parti dans le gouvernement, le Zurichois pense qu'Ueli Maurer ne devrait pas quitter le Conseil fédéral. Un avis partagé par le chef du groupe, Caspar Baader.

Pour le conseiller national zurichois, "le mot opposition fait peur" à la base du parti pour le moment, "car il implique un changement de politique, l'abandon d'un système de concordance pour faire place à un système de coalition".

En attendant, il promet de "renforcer" l'action de l'UDC: "Nous serons là pour contrôler et critiquer le travail du gouvernement".

Christoph Blocher ne se dit par contre "pas du tout" intéressé par le poste de chef de groupe parlementaire, dont le conseiller national Caspar Baader (BL) démissionnera à la fin du mois. Il se contente de son siège au National pour ces quatre prochaines années "si sa santé le permet".

ats/dk

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Des critiques au sein de l'UDC

Plusieurs membres de l'UDC ont émis publiquement des voeux de changement à la tête du parti.

Le Glaronnais This Jenny ne demande pas le retrait de Christoph Blocher, mais il aimerait un véritable contrepoids au Zurichois, a-t-il fait savoir dans le "Südostschweiz am Sonntag".

"Notre stratégie doit être renouvelée non pas par un seul stratège mais par toute une équipe", demande quant à lui le conseiller aux Etats schwyzois Alex Kuprecht dans une interview au "Zentralschweiz am Sonnatg".