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La rénovation du Gothard aura peu de conséquences

Trois variantes de travaux sont étudiées à Berne, pour une réfection du tube autoroutier du Gothard de 2020 à 2025. [KEYSTONE - Martin Ruetschi]
Trois variantes de travaux sont étudiées à Berne, pour une réfection du tube autoroutier du Gothard de 2020 à 2025. - [KEYSTONE - Martin Ruetschi]
Le tunnel routier du Gothard sera rénové de 2020 à 2025. Quelle que soit l'option retenue pour ces travaux, les répercussions négatives seront "relativement faibles" sur l'économie uranaise et tessinoise, indique un rapport présenté lundi à Berne.

Trois options sont envisagées pour la rénovation. Soit une fermeture totale durant deux ans et demi, une fermeture durant trois ans et demi avec ouverture estivale, ou le percement d'un second tube routier dans le massif du Gothard. La réalisation coûterait entre 1,2 milliard et 2,7 milliards de francs, selon la variante.

La Commission des transports du Conseil des Etats s'est penchée sur ce dossier. Son rapport conclut que les trois options vont toutes entraver l'accessibilité des cantons d'Uri et du Tessin. Il estime toutefois que les effets sur l'économie des cantons seront relativement faibles, écrit un communiqué de l'Office fédéral des routes (OFROU).

La fermeture totale du tunnel aurait plusieurs conséquences. Elle pénaliserait le tourisme à Locarno et dans la Léventine ainsi que dans les vallées de Bedretto et de Blenio. La perte de valeur ajoutée brute serait de 1% pour l'ensemble de la région. Les établissements les plus fortement touchés par une fermeture totale seraient les stations-service, les garages et les commerces de détail.

En cas de fermeture du tunnel avec ouverture en été, les répercussions négatives seraient un peu moins marquées et le potentiel de valeur ajoutée un peu plus élevé. Dans le secteur du tourisme ou de la restauration par exemple, les pertes seraient moins importantes que les gains.

Valeur ajoutée avec les travaux

Le rapport met en évidence que le potentiel offert par les travaux primera sur les incidences négatives sur le tourisme, la restauration ou les entreprises de transport. Ainsi, en cas de fermeture totale sans ouverture estivale, les pertes sont estimées entre 128 et 294 millions de francs, alors que le potentiel de valeur ajoutée et d'effets positifs sur les emplois s'élèverait à 585 millions.

La valeur ajoutée régionale dépendra de l'attribution ou non des travaux de rénovation à des entreprises locales. L'étude identifie un potentiel considérable pour des entreprises de construction uranaises et tessinoises. Cela pour autant qu'elles se préparent à temps au jeu de la concurrence internationale, par exemple en formant des communautés de travail.

Variante du second tube la meilleure

S'agissant de la solution du second tube et d'une réfection du premier, l'étude fait état d'un résultat encore meilleur en terme de valeur ajoutée. Le potentiel serait d'environ 1,2 milliard de francs, tandis que les pertes se situeraient entre 19 et 40 millions de francs. La construction d'un second tube aurait donc pour effet de diminuer les risques pour l'économie régionale.

Cette option impliquerait cependant des pertes car le tunnel actuel devrait être fermé durant quelques mois pour de brefs travaux de réfection. En outre, contrairement à ce que prévoient les autres options, le chargement sur le rail ne serait pas proposé à titre substitutif.

ats/pbug

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Répercussions sur le San Bernardino

S'agissant des répercussions d'une fermeture totale ou partielle du tunnel routier du Gothard sur les itinéraires de déviation - comme celui du San Bernardino - le rapport dresse un constat mitigé.

D'un côté, le commerce de détail, la restauration, les stations-service et les restoroutes situés le long de l'A13 bénéficieront de l'accroissement du trafic. De l'autre, ce surcroît de trafic engendrera de fortes immissions et un bruit important.

Discussion aux Chambres

Le rapport doit maintenant être discuté par les Commissions des transports des deux Chambres. Sur cette base, le Département fédéral des transports (DETEC) soumettra au Conseil fédéral une proposition concernant la suite des opérations.

Selon l'OFROU, l'objectif est d'aboutir à une décision politique dans le courant de l'année prochaine.